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Ban Ki-moon encourage la diplomatie préventive

Ban Ki-moon encourage la diplomatie préventive

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Dans un rapport publié vendredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon exhorte, la communauté internationale à renforcer la diplomatie préventive, un instrument qui peut empêcher le déclenchement des conflits et ainsi sauver à la fois des vies et des ressources.

Dans un rapport publié vendredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon exhorte, la communauté internationale à renforcer la diplomatie préventive, un instrument qui peut empêcher le déclenchement des conflits et ainsi sauver à la fois des vies et des ressources.

« La diplomatie préventive aujourd'hui donne des résultats concrets, avec des ressources modestes, dans de nombreuses régions du monde, en aidant à sauver des vies humaines et à protéger les acquis en matière de développement. C'est une façon de faire qui peut ne pas être efficace dans toutes les situations et qui continuera de buter sur des incertitudes, des risques et des difficultés qui ne cessent d'évoluer », déclaré Ban Ki-moon dans son rapport.

« Je n'en demeure pas moins convaincu qu'une meilleure diplomatie préventive est non pas une option parmi d'autres mais une nécessité, » a-t-il ajouté.

Le rapport sur l'état de la diplomatie préventive est le premier de ce genre et dédié à la mémoire de l'ancien Secrétaire général Dag Hammarskjöld, mort au service de la paix il y a 50 ans.

Ban Ki-moon souligne dans le rapport que des moyens financiers adéquats doivent être investis par les Etats membres, notamment afin de pouvoir réagir rapidement, de façon prévisible et ponctuelle.

« Nous devons aussi continuer à investir dans les diplomates de la prévention qui mènent à bien notre action sur le terrain, et à mieux les soutenir pour éviter les conflits violents. Il nous faudra étoffer notre réserve d'envoyés et de médiateurs hautement qualifiés pouvant être déployés rapidement vers des situations préoccupantes, en nous attachant essentiellement à accroître le nombre de médiatrices de haut rang, », a indiqué le Secrétaire général.

Actuellement, la diplomatie préventive est conduite par un plus grand nombre d'acteurs qui ont une plus grande palette d'outils à disposition selon Ban Ki-moon. Parmi ces outils, il y a les partenariats entre l'ONU et les organisations régionales, l'ouverture de nouveaux bureaux régionaux de l'ONU et la création de nouveaux systèmes d'alertes précoces dont celui de l'Union européenne (UE), L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'Union africaine (UA).

Le Secrétaire général précise que si le résultat le plus important de la diplomatie préventive est de sauver des vies, il existe aussi une motivation économique importante.

La Banque mondiale a calculé que le coût moyen d'une guerre civile équivaut environs à la croissance du PIB pendant 30 années d'un pays de taille moyenne en voie de développement. Les conflits les plus graves engendrent des coûts de dizaines de milliards de dollars.

Les efforts de prévention sont nettement moins chers. Le budget du bureau régional des Nations Unies en Afrique de l'Ouest (UNOWA), qui a joué un rôle majeur dans les efforts de prévention en Guinée, au Niger et ailleurs dans la région, ne dépasse pas huit millions de dollars par an.

Parmi les récents succès, Ban Ki-moon cite la nomination en 2008 de l'ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo en tant qu'Envoyé spécial pour la région des grands lacs dans un contexte de tensions et de craintes de voir la République démocratique du Congo (RDC) rechuter dans un état de guerre. Un an plus tard, les tensions s'étaient relâchées et le Président rwandais Paul Kagame a rencontré pour la première fois depuis des années le Président du RDC, Joseph Kabila, et peu de temps après les relations diplomatiques ont repris.

Le Secrétaire général note que l'UNOWA, en partenariat avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et l'UA entres autres, a soutenu la transition d'un régime militaire à un régime constitutionnel en 2009 et 2010. Cela a permis d'éviter les tensions politiques de se transformer en conflit ouvert avec le risque de déstabiliser les pays voisins comme le Sierra Leone, le Liberia, la Côte d'Ivoire et la Guinée Bissau.

Malgré le fait que la diplomatie « silencieuse » fait rarement la « une » des journaux, les expériences récentes confirment que la combinaison entre les analyses, les avertissements précoces, une réaction rapide, et les partenariats peuvent aider à détendre les tensions dans une situation de crise et à aider les parties prenantes à trouver une solution pacifique à leurs différents.

« Je suis convaincu qu'avec des connaissances accrues, des partenariats renforcés et des instruments améliorés, il est possible de continuer de renforcer la capacité de la communauté internationale en matière de diplomatie préventive au service de la paix, de la sécurité et du développement », conclu Ban Ki-moon dans son rapport.