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Somalie : personne ne devrait endurer de telles souffrances, selon Amos

Un camp de réfugiés à Dadaab, au Kenya.
Un camp de réfugiés à Dadaab, au Kenya.

Somalie : personne ne devrait endurer de telles souffrances, selon Amos

A la suite d'une visite de trois jours en Somalie et au Kenya, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a appelé la communauté internationale « à faire plus » pour la Somalie et les réfugiés somaliens du camp de Dabaab, frappés par la faim et la sécheresse.

« Nous devons faire plus pour la Somalie », a déclaré Mme Amos lors d''une visite du camp de Dadaab au nord du Kenya, abritant 400.000 personnes dont plus de 70.000 ont fui la Somalie ces deux derniers mois.

« Personne ne devrait endurer de telles souffrances », a-t-elle martelé.

Samedi, lors d'une visite d'une journée à Mogadiscio dans la capitale de la Somalie, Valerie Amos a tiré la sonnette d'alarme sur la situation des enfants, extrêmement affaiblis par la pénurie de nourriture dans le pays depuis des mois.

« C'est déchirant. Les enfants sont tellement faibles qu'il ne peuvent plus soutenir le poids de leur tête et les mères sont désespérées », a dit Mme Amos après avoir visitée l'hôpital de Banadir, à Mogadiscio, où les cas de malnutrition sévère sont soignés.

Banadir est le principal hôpital de Mogadiscio et l'un des quatre endroits de la ville où les enfants atteints de malnutrition sévère peuvent être traités. Le mois dernier, 460 enfants ont été admis à l'hôpital, seuls 305 ont survécu. Plus de 390.000 enfants sont frappés par la malnutrition sévère en Somalie, dont 320.000 se trouvent dans le sud du pays.

Dans les 12 prochains mois, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), craint que le nombre d'enfants sévèrement malnutris atteignent 790.000 enfants. Ces deux derniers mois plus de 1.600 cas de choléra ont été traités, 180 personnes sont décédées de la maladie.

Alors que l'appel de fonds de l'ONU de 2,4 milliards de dollars pour financer les opérations humanitaires dans la Corne de l'Afrique n'est financé qu'à moitié, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) manque d'abris face à l'afflux de déplacés et de réfugiés dans toute la région.

« Environ 100.000 Somaliens, poussés par la sécheresse, la famine et le conflit, ont fui vers Mogadiscio ces deux derniers mois en quête de nourriture, d'eau, d'abri, de protection et d'autres formes d'assistance. Ils ont rejoint à Mogadiscio plus de 370.000 déplacés internes qui avaient été forcés de quitter leurs maisons avant la vague actuelle de déplacement », a indiqué vendredi un porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.

L'agence s'apprête à livrer de l'aide à plus de 180.000 personnes à Mogadiscio et dans le sud-centre de la Somalie à la fin du mois. Un des trois avions cargo du HCR a atterri jeudi à l'aéroport international de Mogadiscio. L'avion a été déchargé de sa cargaison de 32 tonnes de matériel d'abri et d'autres biens de secours qui seront distribués dans la zone de Mogadiscio.

Au Kenya, le HCR débutera ce week-end le transfert de familles réfugiées somaliennes dans une nouvelle zone au sein du complexe des camps de réfugiés de Dadaab. Le nouveau site, Kambioos, est situé près du camp d'Hagadera et il a une capacité d'accueil prévue de 90.000 personnes. Des tentes et des infrastructures sont établies et fourniront des services et des abris dont les réfugiés ont tant besoin.

Plus de 70.000 réfugiés somaliens sont arrivés à Dadaab entre le mois de juin et juillet, et la population totale y est désormais de 440.000 personnes. Environ 1.500 personnes continuent d'arriver chaque jour, et un grand nombre d'entre elles s'installent spontanément à la périphérie d'Ifo, de Dagahaley et de Hagadera – les trois camps qui composent le complexe de Dadaab.