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L'ONU appelle à un plus grand respect des cultures autochtones

Une famille Cakchiquel dans le village de Patzutzun, au Guatemala.
Une famille Cakchiquel dans le village de Patzutzun, au Guatemala.

L'ONU appelle à un plus grand respect des cultures autochtones

A l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones célébrée le 9 août, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un appel pour la reconnaissance et le respect du droit des peuples autochtones à leur propriété intellectuelle, jugeant qu'il fallait les aider à préserver et enrichir leur héritage culturel et faire en sorte qu'ils soient équitablement compensés pour l'utilisation de leur savoirs traditionnels.

« Les peuples autochtones doivent surmonter de nombreux obstacles pour préserver leur identité, leur traditions et leurs coutumes, et leurs apports culturels sont parfois exploités et commercialisés sans qu'ils reçoivent le crédit qui leur est dû. J'encourage tous les États Membres à prendre des mesures concrètes pour répondre aux problèmes auxquels font face les peuples autochtones, notamment la marginalisation, l'extrême pauvreté et la perte de terres, de territoires et de ressources », a déclaré le Secrétaire général dans un message.

Ban Ki-Moon a également incité les pays à s'engager à mettre fin aux graves violations des droits de l'homme dont les autochtones sont victimes dans de nombreuses parties du monde. Il a rappelé qu'il existe au moins 5.000 peuples autochtones distincts repartis dans plus de 90 pays. Cela représente plus de 5% de la population mondiale, soit quelques 370 millions de personnes.

« Dans l'attente de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones de 2014, j'engage tous les États Membres à travailler en étroite collaboration avec ces peuples en vue de proposer des idées et des mesures concrètes à cette importante réunion », a dit le Secrétaire général.

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est pour sa part inquiétée que les peuples autochtones soient menacés de perdre - voire ont déjà perdu- leurs terres ancestrales et les ressources naturelles qu'elles abritent en raison de l'exploitation abusive sous prétexte de 'développement'. L'extraction de ressources naturelles comme l'exploitation minière touche souvent directement aux droits collectifs des peuples autochtones à leurs terres et territoires.

« Nous assistons trop souvent à des conflits entre les peuples autochtones et des entreprises ou des Etats sur des projets de développement qui sont lancés sans tenir compte des peuples autochtones qui se retrouvent ainsi dépossédés de leur terres. Le droit au développement est un droit humain, et les peuples autochtones ont le droit de définir et de déterminer leur propre développement », a déclaré Navi Pillay.

Dans un message à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova a de son côté rappelé que les peuples autochtones étaient à l'avant-poste de la lutte mondiale pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales, alors qu'ils doivent chaque jour affronter les problèmes de discrimination et les privations associées à la pauvreté. Elle a appelé à davantage de détermination pour promouvoir les droits de ces peuples pour le bien commun de tous.

« Les peuples autochtones possèdent certaines des clés qui permettent de s'attaquer aux défis mondiaux. Ils parlent la plupart des langues de l'humanité. Leurs modes de subsistance associent diversité culturelle et diversité biologique. Ils ont mis au point des systèmes de savoirs qui donnent un éclairage inédit sur le développement durable », a souligné Mme Bokova dans son message.