Le Conseil de sécurité crée une mission de l'ONU pour assister le Sud-Soudan
Alors que le Sud-Soudan s'apprête à fêter son indépendance le 9 juillet, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution créant la Mission d'assistance des Nations Unies en République du Sud-Soudan (MANURSS) pour une période initiale d'un an.
« Votre pays est en train de vivre un moment historique. Demain le Sud-Soudan va déclarer son indépendance », a déclaré vendredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, alors qu'il était en route pour Juba, la capitale du Sud-Soudan. « Le moment est venu pour tous les Soudanais, du nord et du sud, de s'unir pour préparer leur avenir commun ».
La MANURSS comportera au maximum 7.000 militaires, dont des officiers de liaison militaire et des officiers d'état-major, jusqu'à 900 membres de la police civile, ainsi qu'une composante civile. La Mission aura pour mandat de consolider la paix et la sécurité, et d'aider à établir les conditions propices au développement afin de renforcer la capacité du gouvernement de la République du Sud-Soudan à administrer efficacement et démocratiquement la nouvelle nation.
La Mission de l'ONU devra appuyer « le gouvernement de la République du Sud-Soudan dans les domaines de la transition politique, de la gouvernance et de l'instauration de l'autorité de l'État » afin de mettre en place « un processus constitutionnel ouvert à tous », d'organiser des élections ainsi que d'appuyer la création « de médias indépendants » et d' « assurer la participation des femmes aux organes de décision ».
Les experts de l'ONU appuieront le gouvernement pour la réalisation d'enquêtes sur « la situation des droits de l'homme et les menaces qui pèsent sur la population civile », ainsi que sur les « risques de violation et les violations effectives du droit international humanitaire et du droit relatif aux droits de l'homme ».
Les Casques bleus auront aussi pour mission d'assister le gouvernement sud-soudanais notamment l'armée et la police aux échelons national et local pour que le nouvel Etat exerce la « responsabilité de protéger les civils, conformément au droit international humanitaire, au droit relatif aux droits de l'homme et au droit des réfugiés ».
Le personnel militaire, policier et civil de la MANURSS assistera l'Etat sud-soudanais pour « réformer le secteur de la sécurité, instaurer l'état de droit et établir un système judiciaire » et pour « mettre en uvre une stratégie nationale de désarmement, de démobilisation et de réintégration, en coopération avec des partenaires internationaux, en prêtant une attention particulière aux besoins spécifiques des femmes et des enfants combattants ».
Une aide sera destinée « à l'instauration d'un environnement protecteur pour les enfants touchés par le conflit armé » et l'appui au « gouvernement de la République du Sud-Soudan pour l'aider à conduire des activités de déminage ».
Les membres du Conseil de sécurité ont demandé « aux autorités de la République du Sud-Soudan de combattre l'impunité et de tenir comptables de leurs actes tous les auteurs de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, y compris celles commises par des groupes armés illégaux ou des éléments des Forces de sécurité de la République du Sud-Soudan ».
Ban Ki-moon a nommé vendredi Hilde Johnson, de la Norvège, au poste de Représentante spéciale et chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en République du Sud-Soudan.
Mme Johnson a une large expérience dans la gestion des situations de crise et de conflit, notamment dans la Corne de l'Afrique, au Soudan, dans la région des Grands Lacs, en Afghanistan, au Timor Leste et au Guatemala. Elle a récemment été Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et à ce poste, elle a dirigé des opérations humanitaires et des programmes de réponse aux crises.
Auparavant, elle a été ministre et membre du gouvernement norvégien pendant sept ans, de 1997 à 2000 et de 2001 à 2005, et membre du Parlement de 1993 à 2001. Lors de cette période, elle a participé aux négociations qui ont conduit à l'Accord de paix global entre le gouvernement du Soudan et l'Armée/Mouvement de libération du peuple du Soudan en 2005.