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Ban Ki-moon appelle le Nord et le Sud-Soudan à travailler ensemble

Le Sud-Soudan prépare son indépendance le 9 juillet 2011.
Le Sud-Soudan prépare son indépendance le 9 juillet 2011.

Ban Ki-moon appelle le Nord et le Sud-Soudan à travailler ensemble

Alors que le Sud-Soudan s'apprête à devenir officiellement indépendant le 9 juillet, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les dirigeants du futur pays et ceux du Soudan à travailler ensemble pour surmonter les différends qui subsistent, notamment concernant la zone d'Abyei et l'Etat du Sud-Kordofan.

« Avant tout, les nouveaux dirigeants du Sud-Soudan devraient nouer le dialogue avec leurs homologues à Khartoum. Des relations solides et pacifiques avec le Nord s'imposent. Leux deux pays doivent en priorité se mettre d'accord sur leurs frontières communes, établir des relations solides de façon que les deux Etats puissent tirer parti des recettes pétrolifères de la région et conclure des accords transfrontières de façon à conserver leurs liens historiques, économiques et culturels profonds », a souligné Ban Ki-moon dans un point de vue publié jeudi dans le quotidien américain New York Times.

Il a rappelé que la récente instabilité dans le Sud-Kordofan et à Abyei avaient compromis les relations Nord-Sud et entraîné une escalade verbale. « Le moment est venu pour le Nord comme pour le Sud de réfléchir aux avantages à long terme d'une collaboration, par rapport à des gains politiques à court terme obtenus aux dépens de l'autre », a-t-il dit.

Le Secrétaire général a estimé que le Sud-Soudan avait besoin de ses voisins et de la communauté internationale pour réaliser son potentiel.

Dans une conférence de presse jeudi, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Haile Menkerios, s'est inquiété du nouveau conflit qui a commencé début juin dans le Sud-Kordofan. Il a appelé le gouvernement du Soudan et le Mouvement de libération du peuple soudanais (MPLS) « à faire preuve des mêmes qualités de dirigeant ayant permis de mettre fin à la guerre Nord-Sud pour faire cesser rapidement cette nouvelle confrontation ».

Il a également rappelé que le différend concernant la zone d'Abyei, qui se trouve à la limite entre le Nord et le Sud-Soudan, n'était pas encore réglé, que la frontière n'était pas encore délimitée et que les consultations populaires sur des réformes de la gouvernance dans les Etats du Sud-Kordofan et du Nil Bleu n'avaient pas été conclues.

« Les Nations Unies se tiennent prêtes à apporter leur aide aux parties pour résoudre leurs différends et mettre en œuvre les nouveaux accords qu'ils doivent trouver maintenant », a-t-il conclu.

Ban Ki-moon participera samedi aux cérémonies d'indépendance prévues à Juba, la capitale du futur Etat.

Il a rappelé que le Sud-Soudan était confronté à des défis énormes avec un taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde, un taux d'illettrisme atteignant 80% chez les femmes et plus de la moitié de sa population se nourrissant, s'habillant et se logeant avec moins d'un dollar par jour.

Le Sud-Soudan a toutefois un grand potentiel. « Grâce à ses réserves pétrolifères substantielles, aux vastes terres arables disponibles et au Nil qui passe en son centre, le Sud-Soudan pourrait devenir une nation prospère, auto-suffisante, capable d'assurer à sa population sécurité, services et emplois », a dit le Secrétaire général de l'ONU.