L'actualité mondiale Un regard humain

L'ONU appelle à mieux protéger les enfants dans les conflits armés

Enfants-soldats dans un camp militaire de Nyal, Sud Soudan (avril 2005)
Enfants-soldats dans un camp militaire de Nyal, Sud Soudan (avril 2005)

L'ONU appelle à mieux protéger les enfants dans les conflits armés

Ban Ki-moon, a appelé à améliorer la protection des enfants dans les conflits notamment en ajoutant les entités qui attaquent les écoles et les hôpitaux sur la liste noire des groupes qui recrutent les enfants pour combattre.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi à améliorer la protection des enfants dans les conflits notamment en ajoutant les entités qui attaquent les écoles et les hôpitaux sur la liste noire des groupes qui recrutent et utilisent les enfants pour combattre lors de conflits.

« Sur 22 pays en conflit, 15 ont fait état d'attaques ciblant des hôpitaux et des établissements éducatifs. De plus, les menaces et les attaques par des acteurs non-étatiques ont contraint les écoles à fermer », a déploré jeudi Ban Ki-moon à l'occasion d'une réunion à la Mission allemande auprès des Nations Unies à New York.

« Les écoles et les hôpitaux doivent être considérés comme des zones de paix. Ce principe doit être respecté par toutes les parties », a-t-il martelé.

Au début du mois de juin, le Secrétaire général a publié un rapport sur la situation des enfants dans 22 pays en conflit : Afghanistan, République Centrafricaine, Tchad, Colombie, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Haïti, Inde, Iraq, Liban, Myanmar, Népal Territoires occupes palestiniens/Israël, Pakistan, Philippines Somalie, Sri Lanka, Soudan, frontière sud de la Thaïlande, Ouganda, et Yémen.

Sur ces 22 pays, les écoles et les hôpitaux de 15 d'entre eux ont fait l'objet d'attaque. La destruction de ces bâtiments semble être l'attaque la plus récurrente. Fait relativement nouveau, de nombreuses fermetures d'écoles et de centres de santé motivées par la menace et l'intimidation ont été relevées dans un nombre croissant de pays. Les écoles sont souvent utilisées pour le recrutement des enfants dans les groupes armés, souligne le rapport.

L'une des principales recommandations du document est d'ajouter les entités qui attaquent les écoles et les hôpitaux sur la liste noire des groupes qui recrutent et utilisent les enfants pour combattre lors de conflits.

« Je salue les efforts du Conseil de sécurité pour négocier la résolution qui permettra d'ajouter les attaques d'écoles et d'hôpitaux comme un critère de listing dans mon rapport annuel sur les enfants et les conflits armés », a souligné Ban Ki-moon.

« Les efforts proactifs des Nations Unies, des gouvernements, de la société civile et des organisations non gouvernementales sur les listes des violations, comme le recrutement et l'utilisation des enfants dans les conflits, ont donné des résultats positifs », a plaidé le chef de l'ONU soulignant « la valeur ajoutée de la dénomination et de la honte ».

Aux Philippines, au Soudan et en Somalie, le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits a diminué, indique le rapport.

Cette année, aucun groupe n'a été retiré de la liste noire des entités recrutant et utilisant les enfants pour combattre dans les conflits. Quatre nouvelles entités ont été ajoutées, deux provenant d'Iraq et deux autres opérant au Yémen.

Al-Qaida en Iraq, y compris sa faction jeunesse armée dénommée « Oiseaux de paradis » et État islamique d'Iraq ont été ajoutés à la Liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants, tuent ou mutilent des enfants, et/ou commettent des viols et d'autres formes de violences sexuelles contre des enfants dans des situations de conflit armé dont le Conseil de sécurité s'est saisi.

Le Secrétaire général de l'ONU a par ailleurs salué la récente adoption de plans d'action par les autorités du Tchad et d'Afghanistan afin de lutter contre l'utilisation d'enfants dans les conflits.

« Continuons la pression sur tous ceux qui violent les droits des enfants dans les conflits, qu'ils enrôlent des enfants soldats ou qu'ils menacent des écoles et des hôpitaux. Ensemble construisons un monde plus sûr », a conclu Ban Ki-moon.