Ban Ki-moon : le trafic de drogue, un problème de sécurité et de santé publique

« Le trafic de drogues, considéré longtemps comme un problème social et une question d'ordre public, est devenu ces dernières années une sérieuse menace pour la santé et la sécurité de nombreuses personnes et de régions entières. Le marché afghan des opiacés, qui représente un montant annuel de 61 milliards de dollars, finance la rébellion, le terrorisme international et diverses tentatives de déstabilisation », a déclare le chef de l'ONU.
« En Afrique de l'Ouest, le commerce mondial de la cocaïne, qui se monte à 85 milliards de dollars, nourrit la toxicomanie, facilite le blanchiment d'argent, aggrave l'instabilité politique et compromet la sécurité. La cocaïne pure venant d'Afrique de l'Ouest est revendue 10 fois plus chère en Europe.
Le Secrétaire général a rappelé qu'il a créé une équipe spéciale chargée d'élaborer pour l'ensemble des organismes des Nations Unies une stratégie de coordination et de renforcement de la lutte contre la drogue et la criminalité organisée « passant par l'intégration de cette action dans les activités de maintien et de consolidation de la paix, d'amélioration des conditions de sécurité, de développement et de désarmement ».
« Cette stratégie permettra au système des Nations Unies d'inscrire la lutte contre le trafic de drogues et les autres formes de criminalité organisée parmi les priorités de la communauté internationale dans les domaines de la sécurité et du développement », a-t-il précisé.
Cette année, la Journée internationale de la lutte contre l'abus et le trafic de drogues, qui coïncide avec le cinquantième anniversaire de la Convention unique sur les stupéfiants, adoptée en 1961, est « l'occasion de souligner combien il importe d'essayer de régler ces deux problèmes en faisant primer la légalité et en intervenant sur le plan de l'offre de soins de santé », a estimé Ban Ki-moon.
Pour le chef de l'ONU « les gouvernements ont la responsabilité de combattre le trafic de drogues et la toxicomanie, mais les membres de la société peuvent aussi apporter une contribution importante ».
« Nous arriverons à nos fins si nous raffermissons notre engagement en faveur du droit à la santé et des droits de l'homme, du partage des responsabilités, d'une démarche équilibrée axée sur la réduction de l'offre et de la demande, et de l'accès universel à la prévention, au traitement et à l'aide », a-t-il conclu.