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Droits de l'homme : l'ONU exhorte la Syrie à autoriser une mission d'enquête

Droits de l'homme : l'ONU exhorte la Syrie à autoriser une mission d'enquête

La Haut commissaire adjointe aux droits de l'homme, Kyung-wha Kang.
Le Haut commissariat aux droits de l'homme a une nouvelle fois demandé aux autorités syriennes d'autoriser une mission dans le pays pour enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme.

Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a une nouvelle fois demandé mardi aux autorités syriennes d'autoriser une mission d'enquête internationale dans le pays pour examiner les allégations de violations des droits de l'homme, y compris des actes de tortures et l'usage excessif de la force contre les civils lors des manifestations anti-gouvernementales depuis la mi-mars.

« L'information la plus inquiétante et flagrante est l'utilisation d'armes à balles réelles contre des civils non-armés, y compris de la part de tireurs embusqués positionnés sur les toits de bâtiments publics, et le déploiement de chars dans des zones densément peuplées de civils », a indiqué le HCDH dans un rapport préliminaire qui rassemble les informations collectées par des experts entre le 15 mars et le 15 juin 2011.

« A la mi-juin, 1.100 personnes auraient été tuées lors de ces incidents, et nombre d'entre elles auraient été non-armées », poursuit le rapport.

Le Haut commissariat fait état d'allégations de détentions arbitraires « massives ». Plus de 10.000 personnes seraient emprisonnées depuis la mi-mars. Des actes de torture ont été signalés ainsi que de nombreux cas de mauvais traitement en détention.

Des allégations de violations de la liberté de rassemblement, d'expression et de mouvement ainsi que du droit à l'alimentation et à la santé sont citées dans le document.

A la suite d'une session spéciale au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies le 29 avril dernier, la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a constitué une équipe dirigée par la Haut commissaire adjointe aux droits de l'homme, Kyung-wha Kang, et composée d'experts.

Depuis le 6 mai dernier, le Haut commissariat aux droits de l'homme demande de pouvoir venir en Syrie afin d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme et de rencontrer les membres du gouvernement syrien, les victimes, les témoins. Sans réponse du gouvernement syrien, les experts ont commencé leur enquête en prenant contact avec des « sources à l'intérieur et l'extérieur de Syrie », précise le rapport préliminaire.

Une seconde équipe a été formée pour être déployée dans les pays où « des informations crédibles et viables peuvent être obtenues de la part de victimes de violations des droits de l'homme, de témoins oculaires et d'autres personnes parmi les Syriens qui ont fui leur pays ces dernières semaines ».

« Les allégations de violations des droits les plus fondamentaux à grande échelle nécessitent une enquête approfondie afin que les responsables rendent des comptes. L'équipe d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'homme devrait contribuer substantiellement à ces fins », conclut le rapport.

Navi Pillay a également réitéré son appel aux autorités syriennes à autoriser l'accès de la mission d'enquête dans le pays.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a de nouveau appelé lundi soir le Président syrien, Bachar Al-Assad, à autoriser un accès humanitaire aux zones touchées par les violences en Syrie, répétant qu'il était très inquiet de ce qui se passait dans ce pays.

Dans un discours prononcé au ministère argentin des Affaires étrangères, à Buenos Aires, où il se trouvait en visite, le chef de l'ONU a noté que le soulèvement populaire en Syrie s'était propagé dans tout le pays. « Les gens crient et expriment leur volonté de changement », a-t-il dit.

« J'appelle une fois encore le Président (Bachar Al-)Assad de Syrie à autoriser un accès humanitaire aux zones affectées et à permettre une mission d'évaluation mandatée par le Conseil des droits de l'homme. A deux reprises, je l'ai exhorté à accepter ces missions », a-t-il encore dit.