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Le Conseil des droits de l'homme débat de la protection des femmes lors des conflits

Le Conseil des droits de l'homme débat de la protection des femmes lors des conflits

Un groupe de femmes somaliennes.
Le Conseil des droits de l'homme a conclu vendredi son débat annuel sur les droits des femmes avec un panel de discussion sur la violence contre les femmes lors des conflits afin d'identifier les voies et les moyens par lesquels le Conseil pourrait mieux répondre à la violence contre les femmes liée aux conflits.

« Les situations de conflit exacerbent les schéma préexistant de discrimination liée au genre et mettent les femmes et les jeunes filles face à un risque plus élevé de violence sexuelle, physique et psychologique. La fin des conflits ne se traduit pas par une fin des violences endurées par les femmes et les jeunes filles », a déclaré la Haut Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kyun-wha Kang.

« La violence contre les femmes avant, pendant et après les conflits a souvent été vu comme un fléau inévitable lié à la guerre dans un contexte d'attention à la protection des populations civiles, sans considération particulière pour la nature sexuée des violations des droits, ses causes et ses conséquences », a-t-elle ajouté.

Les intervenants dans la discussion étaient la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits Margot Wallström, la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la violence contre les femmes, Rashida Manjoo, la Vice-présidente du Comité sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, Zohra Rasekh, et le directeur de campagne, de recherche et de politiques d'Amnesty International, Marek Marczynski.

« La prévention est primordiale. Les droits des femmes ne s'arrêtent pas là où un conflit commence », a souligné Margot Wallström. « Dans les conflits contemporains, les femmes et les jeunes filles ont été les cibles principales de la violence sexuelle, y compris comme une tactique de guerre. La violence sexuelle a prospéré sur le silence et l'impunité. Le défi est d'empêcher ce cycle de violence et de vengeance. »

« La Libye a été un bon exemple. La Commission d'enquête a reçu des rapports de viols qui auraient été commis par les forces gouvernementales. La violence contre les femmes et les filles a été citée comme l'une des principales raisons pour lesquelles les réfugiés ont fui Misrata. Cette violence a laissé une empreinte durable sur la société. En Bosnie, peu de cas liés à la violence sexuelle ont été poursuivis », a-t-elle expliqué. « En République démocratique du Congo, pas une seule victime n'a reçu réparation pour des violences sexuelles », a poursuivi la Représentante spéciale sur la violence sexuelle dans les conflits

« Des preuves collectées à travers le monde laissent penser qu'un conflit armé dans une région et le processus de militarisation l'accompagnant mènent a une plus grande tolérance à la violence ce qui peut aussi aboutir à une augmentation de la violence à l'égard des femmes et des jeunes filles », a précisé Rashida Manjoo dans son intervention.

Zohra Rasekh a quant a elle rappelé que le Comité sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes avait demandé aux Etats de produire des rapports sur les droits des femmes durant les périodes de crise, de conflit et de post-conflit.

Lors des discussions qui s'en sont suivies, les panelistes et les différents représentants d'agences onusiennes, d'organisations non gouvernementales et de la société civile présents se sont tout particulièrement inquiétés de la situation actuelle en Libye et ils ont exhorté les Etats et la communauté internationale à agir afin que les droits des femmes soient mieux pris en compte en période de crise et de conflit.