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Le Sommet de l'ONU fixe des objectifs ambitieux pour éradiquer le VIH/Sida

Le Sommet de l'ONU fixe des objectifs ambitieux pour éradiquer le VIH/Sida

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.
Les Etats membres ont adopté vendredi une déclaration politique sans précédent, qui prévoit d'ici à 2015 de réduire par deux la transmission du virus par voie sexuelle et d'éliminer les infections chez les enfants.

Les Etats membres réunis depuis mercredi au siège de l'ONU à New York pour une réunion de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur le VIH/Sida, ont adopté vendredi une déclaration politique sans précédent, qui prévoit d'ici à 2015 de réduire par deux la transmission du virus par voie sexuelle et d'éliminer les infections chez les enfants.

La déclaration détermine des objectifs quantifiables qui vont guider la réponse globale contre le VIH/Sida sur les 10 prochaines années.

Ces objectifs prévoient notamment, d'ici à 2015, la réduction de moitié des transmissions du VIH par voie sexuelle, la réduction de moitié des transmissions du VIH chez les toxicomanes, la garantie qu'aucun enfant ne naîtra avec le VIH, l'amélioration de l'accès universel aux thérapies antirétrovirales, le traitement de plus de 15 millions de personnes avec des antirétroviraux et la réduction de 50% des décès dus à la tuberculose des personnes atteintes par le VIH.

« Cet élan que nous venons de vivre ici a encore confirmé le rôle essentiel de l'ONU dans la réponse au Sida », a déclaré le Directeur adjoint du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Paul De Lay, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York. « Cette rencontre a essayé de nous amener vers le début de la fin du Sida ».

La réunion de haut niveau a rassemblé plus de 3.000 participants dont une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des experts, des représentants d'organisations non gouvernementales et de la société civile.

Les Etats membres ont promis de combler le manque de fonds en octroyant entre 22 et 24 milliards de dollars d'ici à 2015.

« Le monde a légitimement réaffirmé que la prévention du VIH doit être la pierre angulaire de la riposte au VIH », a estimé Paul De Lay. « En exhortant les Etats membres à déployer les traitements de prévention, le monde s'assure de récolter les bénéfices de cette option de prévention décisive », a-t-il souligné.

Il a également noté que la déclaration recommande aux gouvernements d'intensifier les services de base aux populations les plus à risque y compris les personnes qui ont des relations sexuelles avec des personnes du même sexe, les travailleurs du sexe et les toxicomanes.

S'exprimant devant l'Assemblée générale, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, a souligné l'importance du rôle des chefs religieux dans la prévention de la maladie.

« Vous, plus que n'importe qui, pouvez plaider avec force contre la stigmatisation. Vous êtes des militants naturels pour changer les comportements. Vous savez que protéger les vies est aussi important que de protéger les âmes », a dit Mme Migiro, exhortant les chefs religieux à prendre la parole pour lutter contre la stigmatisation des personnes atteintes du VIH/Sida.

Le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss, a pour sa part estimé que « ces nouveaux objectifs pris par les dirigeants du monde vont accélérer notre impulsion pour réduire la transmission du VIH ». « Nous devons réussir. Nous devons gagner notre bataille contre le Sida », a-t-il conclu.

Jeudi, un plan mondial pour éliminer les nouvelles infections par le VIH/Sida chez les enfants d'ici à 2015 et pour maintenir leurs mères en vie a été lancé au siège de l'ONU.

Cette initiative intitulée « Compte à rebours jusqu'à zéro : plan mondial pour éliminer les nouvelles infections chez les enfants d'ici à 2015 et maintenir leur mère en vie » est un partenariat du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) et du gouvernement des Etats-Unis. Des progrès significatifs ont été accomplis au cours de la dernière décennie pour réduire la transmission mère-enfant. Le taux d'infection des enfants nés de mères vivant avec le VIH a diminué de 26% entre 2001 et 2009, selon l'ONUSIDA.

L'agence onusienne estime que la quasi-élimination de ce fléau est possible d'ici à 2015, mais souligne qu'il reste encore beaucoup à faire pour prévenir les décès des mères et l'infection de bébés par le VIH.

Lors de son intervention lors de cette réunion de haut niveau, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a noté que la maladie était en déclin dans la plupart des pays les plus infectés comme l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe. Dans le monde, plus de 6 millions de personnes ont maintenant accès au traitement et le taux de nouvelles infections a diminué de 20%.

« Aujourd'hui, le défi a changé. Aujourd'hui, nous nous réunissons pour éradiquer le Sida. C'est notre objectif : l'éradication du Sida sur une décennie, zéro nouvelle infection, zéro stigmatisation et zéro décès dus au Sida », a-t-il martelé.

Avant que ne débute cette rencontre, le Conseil de sécurité a adopté mardi une résolution soulignant la nécessité de poursuivre une action mondiale coordonnée pour réduire l'impact du VIH/Sida dans les situations post-conflit et reconnaissant le rôle des opérations de maintien de la paix de l'ONU dans la lutte contre l'épidémie.