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Cisjordanie : l'économie se dégrade, le chômage en hausse, selon l'ONU

A Ramallah, en Cisjordanie, le mur séparant Israéliens et Palestiniens.
IRIN/Shabtai Gold
A Ramallah, en Cisjordanie, le mur séparant Israéliens et Palestiniens.

Cisjordanie : l'économie se dégrade, le chômage en hausse, selon l'ONU

L'économie de la Cisjordanie ne connaît pas d'amélioration à en juger par les données du second trimestre 2010, indiquant une détérioration du marché de l'emploi, une augmentation du chômage et des salaires en baisse, affirme l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans un rapport publié mercredi qui contredit l'image d'une économie florissante en Cisjordanie.

Les recherches de l'UNRWA montrent que durant le second semestre 2010, le chômage a augmenté beaucoup plus rapidement que l'emploi et le pouvoir d'achat moyen de la population a continué de baisser, dans une situation de chômage élevé et d'inflation des prix à la consommation. Les données pour l'ensemble de l'année 2010 indiquent que le chômage a augmenté de 11% par rapport à 2009.

L'agence onusienne fait la distinction entre les réfugiés et les non-réfugiés en Cisjordanie et les données indiquent que la situation des premiers est pire.

« La part des réfugiés dans la population active a continué de reculer, peut-être a cause du découragement face aux perspectives d'emploi », a souligné le chercheur, Salem Ajluni, auteur de ce rapport. Le taux de chômage moyen des réfugiés a augmenté atteignant 27,9%, alors qu'il s'élève pour les non-réfugiés à 24,1%.

Au niveau du pouvoir d'achat, au second trimestre 2010, les salariés réfugiés et non-réfugiés ont perdu en moyenne environ 3% en valeur réelle de leur salaire. En outre, le salaire journalier moyen des réfugiés est inférieur de 12% à celui des non-réfugiés.

Le rapport détaille également les secteurs d'activités du privé et du public qui portent l'économie de Cisjordanie et observe les évolutions concernant la population active qui les compose. Les secteurs privés des services et du commerce arrivent en tête, suivis par le secteur industriel et l'agriculture.

« Ces résultats ont de profondes implications pour les réfugiés aidés par l'UNRWA », a déclaré un porte-parole de l'agence onusienne, Chris Gunness. « Les bonnes nouvelles économiques dont les médias ont fait grand cas ces derniers mois négligent ces processus plus profonds. Les conditions d'accès au marché du travail, en particulier pour les réfugiés, ont régressé. L'occupation et ses infrastructures connexes telles que les colonies et les routes réservées aux colons qui empiètent et divisent les terres palestiniennes, la violence des colons et le mur de Cisjordanie ont réduit les perspectives pour les Palestiniens en général et en particulier pour les réfugiés. Il est probable que cela augmente la dépendance à l'aide parmi les réfugiés, et exerce de plus en plus de pression sur l'UNRWA », a-t-il souligné.