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VIH/Sida : éradiquer la maladie est possible, plaide Ban Ki-moon

VIH/Sida : éradiquer la maladie est possible, plaide Ban Ki-moon

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A l'occasion d'une réunion de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur le VIH/Sida, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a présenté un nouveau Plan global pour éradiquer la maladie.

A l'occasion d'une réunion de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur le VIH/Sida, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que l'éradication de la maladie était possible dans les dix prochaines années. Il a présenté un nouveau Plan global pour éradiquer la maladie, notamment en renforçant la prévention et l'accès des traitements antirétroviraux et en diminuant les coûts des soins.

Environ 30 chefs d'Etat et de gouvernement participent à cette réunion de haut niveau qui doit durer trois jours au siège de l'ONU à New York. De hauts responsables onusiens, des représentants de la société civile et des personnes vivant avec le Sida sont également présentes.

« Aujourd'hui, le défi a changé. Aujourd'hui, nous nous réunissons pour éradiquer le Sida. C'est notre objectif : l'éradication du Sida sur une décennie, zéro nouvelle infection, zéro stigmatisation et zéro décès dus au Sida », a souligné mercredi Ban Ki-moon dans son discours prononcé devant l'Assemblée générale où il a développé une nouvelle Stratégie globale de lutte contre le VIH/Sida s'articulant sur cinq piliers.

« Premièrement, nous avons besoin que tous les partenaires s'unissent dans une solidarité globale comme jamais auparavant. C'est la seule réelle solution pour fournir l'accès universel à la prévention, au traitement du VIH et aux soins d'ici à 2015 ».

« Deuxièmement, nous devons diminuer les coûts et fournir de meilleurs programmes. Troisièmement, nous devons nous engager en faveur de la transparence. Quatrièmement nous devons garantir que nos réponses au VIH promeuvent la santé, les droits humains, la sécurité et la dignité des femmes et des jeunes filles », a expliqué Ban Ki-moon.

« Cinquièmement, nous devons amorcer la révolution de la prévention, nous servir du pouvoir de la jeunesse et des nouvelles technologies de communication afin d'atteindre le monde entier », a-t-il ajouté.

Le chef de l'ONU a également souligné que la maladie était en déclin dans la plupart des pays les plus infectés comme l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe. Dans le monde plus de 6 millions de personnes ont maintenant accès au traitement et le taux de nouvelles infections a diminué de 20%.

« Si nous franchissons ces cinq étapes, nous pouvons éradiquer le Sida. Nous pouvons mettre un terme à la peur. Nous pouvons stopper la souffrance et la mort. Nous pouvons avoir un monde sans Sida », a conclu Ban Ki-moon.

S'exprimant également devant les Etats Membres, le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss, a souligné que de grands progrès avaient été faits ces cinq dernières années au cours desquelles le nombre de personnes ayant accès au traitement a été multiplié par dix.

« Ce sont des millions de vies qui ont été sauvées. Les progrès sont bien réels aussi au niveau de la prévention : les nouveaux cas d'infection sont en net recul. Il est trop tôt cependant pour arrêter notre effort et nous laisser déstabiliser par le coût des interventions et l'austérité budgétaire. Dix millions de personnes n'ont toujours pas accès aux soins, et l'infection frappe encore bien trop souvent, hommes, femmes et enfants », a dit Joseph Deiss.

De son côté, le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Michel Sidibé, a salué les réalisations collectives de la communauté internationale au cours des trente dernières années, tout en ajoutant que ce n’était pas le moment de relâcher ces efforts.

« Le Sida reste un défi crucial de notre époque », a-t-il dit, estimant qu’il était nécessaire de se mettre d’accord sur un programme qui mettra fin à l’épidémie. Il a notamment estimé que la vision d’un monde sans Sida deviendrait réalité si une révolution de la prévention pouvait être menée avec la mobilisation des jeunes comme agents du changement et si l’accès au traitement était amélioré.

Joseph Deiss a rappelé que le recul du Sida était "l'un des Objectifs du Millénaire pour le développement" et que c'était également un facteur de progrès pour l'ensemble des autres objectifs. "Il faut avoir une approche holistique et intégrer la lutte contre le Sida dans les programmes généraux de développement. Il me semble important que la déclaration qui sera adoptée à la fin de cette réunion de haut niveau aille dans ce sens. Cette déclaration ambitieuse permettra de faire des progrès significatifs dans un grand nombre de domaines. C'est essentiel », a-t-il conclu.

Les Etats membres doivent adopter une déclaration à l’issue de la réunion de trois jours dans laquelle ils s’engageront de nouveau à lutter contre le VIH/Sida, trente ans après le début de l’épidémie et 10 ans après la session spéciale de l’Assemblée générale sur le VIH/Sida en 2001.