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Un expert de l'ONU appelle la Hongrie à mieux lutter contre le racisme

Un expert de l'ONU appelle la Hongrie à mieux lutter contre le racisme

Le rapporteur spécial Githu Muigai.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme, Githu Muigai, a salué mardi les efforts du gouvernement hongrois pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance dans le pays mais a estimé qu'un certain nombre de défis cruciaux restaient à surmonter.

A l'issue de sa mission de cinq jours en Hongrie, Githu Muigai a noté que le pays avait fait des efforts importants pour tenir ses engagements internationaux à l'égard de la situation des minorités et de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, depuis la dernière visite du Rapporteur sur le racisme en 1999 et de l'expert indépendant de l'ONU sur les questions liées aux minorités en 2006.

Mais il a énuméré un certain nombre de défis restants. L'expert indépendant a appelé le gouvernement à rester attentif à la situation des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants, qui sont selon lui quotidiennement l'objet de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie. Il s'est aussi dit inquiet devant les conditions de détention des demandeurs d'asile et des migrants en situation irrégulière, y compris les femmes, les personnes âgées et les enfants. « Il est important pour le gouvernement de s'assurer qu'il respecte pleinement ses obligations internationales en matière des droits de l'homme », a-t-il déclaré par voie de communiqué de presse.

Githu Muigai a par ailleurs invité le gouvernement hongrois à veiller aux droits des minorités nationales et ethniques, notamment à la suite des récentes modifications de la constitution qui ne « doivent pas affaiblir le cadre juridique et institutionnel actuel de protection des droits des minorités ».

Sur la situation des Roms, l'expert de l'ONU a souligné que « leur situation ne s'est pas améliorée au cours des dernières années, mais elle a plutôt empiré », malgré les mesures prises. Ils ont été les plus affectés par la période de transition de la Hongrie du socialisme à une économie de marché et ils continuent selon lui de faire face au racisme, à la discrimination raciale et à l'intolérance sur le marché du travail, dans l'éducation, le logement et la santé.

Des informations sur des cas de violences et d'abus commis par la police contre les Roms et de discrimination dans le système judiciaire, y compris dans le système de justice pénale, ont également été portées à l'attention de M. Muigai. « Il y a urgence pour relancer l'éducation des Roms avec toutes les ressources nécessaires dont dispose le gouvernement hongrois. La Hongrie aura réussi quand elle sortira les Roms d'une situation de pauvreté, de manque d'éducation et de chômage », a-t-il déclaré.

Le Rapporteur de l'ONU a ensuite appelé à une action immédiate et nécessaire pour lutter contre l'antisémitisme en Hongrie. Il a enfin appelé à la vigilance du gouvernement quant à la résurgence de partis politiques, mouvements et groupes extrémistes, dont certains sont soupçonnés d'avoir des programmes racistes. Il a attiré l'attention des autorités sur les discours de haine et les a exhorté à empêcher de tels comportements.

Au cours de sa mission, M. Muigai a rencontré les autorités locales, des ministres, des membres du Parlement, les partis politiques, des représentants de la société civile, des avocats, des universitaires et des citoyens. M. Muigai a également visité la prison de Budapest. Le rapport complet de la mission du Rapporteur spécial en Hongrie sera présenté devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU courant 2012.