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Côte d'Ivoire : plus de 1.000 tués dans les violences postélectorales dans l'Ouest

Côte d'Ivoire : plus de 1.000 tués dans les violences postélectorales dans l'Ouest

Des personnes déplacées à la mission catholique à Duékoué, en Côte d'Ivoire.
Au moins 1.012 personnes, dont 103 femmes et 42 enfants, ont été tuées dans l'ouest de la Côte d'Ivoire dans le cadre des violences postélectorales, a annoncé jeudi le chef par intérim de la division des droits de l'homme de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Guillaume Ngefa.

Lors d'un point de presse à Abidjan, M. Ngefa présentait les conclusions d'un rapport de l'ONUCI sur les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire perpétrées à l'ouest de la Côte d'Ivoire, après une enquête conduite par une équipe de 23 experts.

Ces personnes ont été tuées dans les régions du Moyen Cavally et des Dix-huit Montagnes. Sur les 1.012 personnes tuées, au moins 505 l'ont été à Duékoué.

Le rapport, portant sur la période de décembre 2010 à avril 2011, indique que ces violations ont été commises à la suite d'incidents liés aux violences intercommunautaires et aux affrontements entre d'un côté les Forces de défense et de sécurité (FDS) et des miliciens et mercenaires, loyaux à Laurent Gbagbo, et de l'autre les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et des combattants Dozo, partisans d'Alassane Ouattara. Il cite également les Jeunes patriotes et les groupes d'autodéfense. « Certains civils ont aussi commis des actes de pillage et de représailles », a ajouté Guillaume Ngefa.

Parlant des actions de l'ONUCI, Guillaume Ngefa a souligné la stratégie de protection de la population civile à Duékoué et à Guiglo, développée par la Mission malgré l'hostilité et les restrictions de mouvements imposées par les combattants des deux camps au personnel civil et militaire de l'ONU.

Il a expliqué que l'ONUCI avait pu assurer la protection des églises catholiques et protestantes, à leur demande, « grâce au bataillon marocain présent à Duékoué » ; des églises traditionnellement reconnues comme des lieux de refuge pour les personnes déplacées depuis les cycles de violences que connaît cette zone depuis 2002, a-t-il précisé.

Le chargé des droits de l'homme a cité les initiatives prises par le bataillon marocain sur le plan militaire, « pour faire revenir plus de 6.000 personnes qui s'étaient enfuies dans la forêt en plus de l'accueil de plus de 200 fugitifs dans son camp militaire ».

Alassane Ouattara, qui a été officiellement investi Président de Côte d'Ivoire samedi dernier, a remporté en novembre 2010 le second tour de l'élection présidentielle mais son rival, le Président sortant Laurent Gbagbo, avait alors refusé de reconnaître sa défaite et de quitter le pouvoir, déclenchant une sanglante crise postélectorale qui a duré plusieurs mois, jusqu'à l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril 2011.

Par ailleurs, le porte-parole de l'ONUCI, Hamadoun Touré, a annoncé la nomination du Béninois Arnault Akodjenou au poste de Représentant spécial adjoint pour la Côte d'Ivoire, en remplacement de l'ancien numéro deux de l'ONUCI, Abou Moussa, qui devient Représentant spécial et chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique Centrale (UNOCA), basé à Libreville au Gabon.