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Burundi : des progrès en matière de justice et de droits de l'homme, selon l'ONU

Burundi : des progrès en matière de justice et de droits de l'homme, selon l'ONU

Des habitants vivant dans les environs de Bujumbura, la capitale du Burundi.
La situation au Burundi connaît depuis cinq mois une évolution positive, « notamment en matière de justice transitionnelle, des droits de l'homme et des lois régissant les partis politiques », a affirmé mardi devant le Conseil de sécurité, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Karin Landgren.

La situation au Burundi connaît depuis cinq mois une évolution positive, « notamment en matière de justice transitionnelle, des droits de l'homme et des lois régissant les partis politiques », a affirmé mardi devant le Conseil de sécurité, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Karin Landgren.

Le Conseil de sécurité, qui examinait la situation au Burundi, a également entendu un exposé du Président de la Formation Burundi de la Commission de consolidation de la paix (CCP), Paul Seger (Suisse), ainsi qu'une intervention du Représentant permanent du Burundi auprès des Nations Unies, Zacharie Gahutu.

Mme Landgren a expliqué qu'au cours du mois d'avril, le Parlement du Burundi avait adopté une loi sur le fonctionnement et l'organisation des partis politiques, un processus, a-t-elle dit, que l'opposition extraparlementaire a suivi de près, craignant une tentative visant à restreindre ses activités.

En réponse à ces préoccupations, un amendement qui aurait obligé tous les partis politiques à obtenir un nouvel agrément a été modifié. Cependant, certains partis politiques estiment que la loi limite toujours l'espace politique. Les acteurs nationaux, régionaux et internationaux, y compris le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB), continuent d'encourager les initiatives visant à promouvoir le dialogue entre le gouvernement et l'opposition extraparlementaire et le retour des personnalités politiques burundaises de l'étranger.

De son côté, le représentant du Burundi a précisé que, parallèlement à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et au Code électoral, l'esprit de dialogue avait inspiré la mise en place d'un Forum de dialogue permanent des partis politiques, ainsi que de l'institution de l'Ombudsman, un médiateur entre le gouvernement et les citoyens.

Mme Landgren a également abordé la question de la lutte contre la pauvreté, qui, selon elle, fait partie intégrante des efforts de consolidation de la paix au Burundi. Ainsi, le gouvernement est en train de préparer le deuxième Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté. Ce document, qui devrait être prêt en juillet prochain, doit se concentrer sur les objectifs de gouvernance et de mobilisation des ressources.

Mme Landgren a rappelé que le Burundi faisait face à une pauvreté et un niveau de chômage graves, alors même que le pays était autosuffisant d'un point de vue alimentaire dans le passé. Aujourd'hui, 90% des familles du Burundi vivent en moyenne sur un demi-hectare de terres érodées, et la terre reste encore une source de problèmes au Burundi.

C'est pourquoi, en avril dernier, le Parlement a adopté un Code foncier et une commission foncière nationale devrait être mise en place pour gérer la redistribution des terres et régler ces litiges fonciers, a-t-elle précisé.

S'agissant de la justice transitionnelle, Mme Landgren et le représentant du Burundi ont rappelé que le gouvernement avait entamé un processus qui vise à établir une Commission nationale indépendante des droits de l'homme, ce qui devrait permettre au Burundi d'honorer ses obligations internationales et d'améliorer la protection des droits de l'homme. Pour Mme Landgren, il s'agit là d'une autre étape importante pour la promotion de la stabilité nationale.

M. Gahutu a confirmé l'information fournie par Mme Landgren selon laquelle son gouvernement prévoyait de créer une commission vérité et réconciliation d'ici à janvier 2012.

« Elle sera suivie par l'installation d'un tribunal spécial pour le Burundi », a ajouté M. Gahutu. Ce mécanisme judiciaire sera chargé de lutter contre l'impunité une fois le travail de la Commission fini, a souligné de son côté la Représentante spéciale.

Pour accompagner le gouvernement dans ses efforts, le BNUB et les Nations Unies restent à sa disposition pour la mise en place concrète de ces mécanismes de transition qui doivent être conformes aux normes internationales. À ce titre, Mme Landgren s'attend à ce que le Burundi ait besoin d'un soutien financier international.

Dans le domaine de la sécurité, et plus spécifiquement sur les questions liées à la démobilisation et à la réinsertion des anciens combattants, Mme Landgren a estimé qu'il restait encore « beaucoup à faire ». Ainsi, le BNUB, en collaboration avec le gouvernement, a élaboré une stratégie pour la réintégration socioéconomique des personnes affectées par le conflit, y compris les ex-combattants.

Ce programme de 24 millions de dollars appuiera des projets à forte main d'œuvre qui visent à démobiliser les jeunes et les groupes les plus vulnérables.