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BIT : la crise mondiale provoque de nouvelles discriminations au travail

BIT : la crise mondiale provoque de nouvelles discriminations au travail

Le directeur général du BIT, Juan Somavia.
Dans son nouveau rapport global sur l'égalité au travail, le Bureau international du Travail (BIT) indique qu'en dépit des progrès continuels sur l'application de législation antidiscriminatoire, la crise économique mondiale actuelle a augmenté les risques de discrimination à l'encontre de certaines catégories de personnes, notamment la main-d'œuvre immigrée.

Dans son nouveau rapport global sur l'égalité au travail, le Bureau international du Travail (BIT) indique qu'en dépit des progrès continuels sur l'application de législation antidiscriminatoire, la crise économique mondiale actuelle a augmenté les risques de discrimination à l'encontre de certaines catégories de personnes, notamment la main-d'œuvre immigrée.

« Les périodes de difficultés économiques constituent un terrain propice à l'éclosion de discriminations au travail et, plus généralement, au sein même de la société. On le constate avec la montée des solutions populistes », a déclaré le Directeur général du BIT, Juan Somavia, dans un communiqué à l'occasion de la publication du rapport. Il estime que « cela pourrait mettre en péril les acquis difficilement obtenus sur plusieurs décennies ».

Le rapport, intitulé « L'égalité au travail : un objectif qui reste à atteindre », cite les organismes de promotion de l'égalité qui reçoivent un nombre croissant de plaintes, « témoignant que la discrimination au travail s'est diversifiée et que la discrimination devient la règle plutôt que l'exception », indiquent les experts du BIT dans leur rapport.

« Les mesures d'austérité et les coupes budgétaires dans les administrations du travail et les services d'inspection et dans les fonds mis à la disposition des organismes spécialisés dans la non-discrimination et l'égalité pourraient gravement compromettre l'aptitude des institutions existantes à empêcher la crise économique de générer davantage de discriminations et d'inégalités », précise le rapport.

Selon le BIT, le manque de données fiables dans ce contexte rend difficile l'évaluation de l'impact exact de ces mesures.

L'agence onusienne appelle donc les gouvernements à mettre en place des ressources humaines, techniques et financières pour améliorer le recueil de données sur les discriminations au niveau national notamment dans quatre domaines prioritaires: la promotion de la ratification universelle et l'application des deux conventions fondamentales de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur l'égalité et la non-discrimination; le développement et le partage des connaissances sur l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession; l'amélioration de la capacité institutionnelle des mandants de l'OIT pour mettre en œuvre plus efficacement le droit fondamental à la non-discrimination au travail ; et le renforcement des partenariats internationaux sur l'égalité avec les principaux acteurs.

« Le droit fondamental de tous les hommes et toutes les femmes à la non-discrimination dans l'emploi et la profession fait partie intégrante d'une politique de travail décent visant à créer une croissance économique durable et équilibrée ainsi que des sociétés plus justes », affirme M. Somavia.

« Ce qu'il faut, c'est combiner une politique de croissance économique avec une politique pour l'emploi, la protection sociale et les droits au travail, qui permettent aux gouvernements, aux partenaires sociaux et à la société civile de travailler ensemble, y compris en changeant les comportements grâce à l'éducation », a-t-il ajouté.