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Côte d'Ivoire : l'ONU inquiète des conditions de détention des pro-Gbagbo

L'ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo lors de son arrestation à Abidjan le 11 avril 2011.
L'ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo lors de son arrestation à Abidjan le 11 avril 2011.

Côte d'Ivoire : l'ONU inquiète des conditions de détention des pro-Gbagbo

La Division des droits de l'homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a exprimé vendredi son inquiétude sur les conditions de détention des individus ayant soutenu l'ancien président Laurent Gbagbo.

La Division des droits de l'homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a exprimé vendredi son inquiétude sur les conditions de détention des individus ayant soutenu l'ancien président Laurent Gbagbo.

La Division a indiqué vendredi au Ministre ivoirien de la justice, Ahoussou Kouadio Jeanno, son inquiétude quant aux conditions de détention des anciennes forces loyales à Laurent Gbagbo. Le Ministre a indiqué qu'une liste complète des détenus liés à la crise postélectorale sera fournie à l'ONUCI afin qu'elle puisse évaluer de manière indépendante la façon dont ils sont traités.

La Division est en charge de la surveillance de centres de détention à Pergola, Bouaké, Korhogo, Odienné et Bouna afin de contrôler le traitement des pro-Gbagbo qui ont été arrêtés en avril dernier en même temps que l'ancien président. Pour le moment, la Division des droits de l'homme a seulement eu accès aux détenus à Bouaké et à Bouna.

« Nous discutons de la possibilité d'accéder à tous ceux dont l'arrestation est liée à la crise postélectorale », a indiqué vendredi le porte-parole du bureau des Nations Unies pour les droits de l'homme, Rupert Colville, dans un communiqué.

Les experts de l'ONU ont observé des conditions de détention difficiles lors d'une visite à Bouna cette semaine, où sept personnes sont détenues, y compris le fils de Laurent Gbagbo, et le président de l'ancien parti au pouvoir, qui ont été arrêtés avec l'ancien président ivoirien le 11 avril dernier.

La sécurité était suffisamment laxiste pour que des membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) puissent entrer dans l'installation et menacer les détenus, selon la division des droits de l'homme de l'ONUCI.

Les enquêtes sur les allégations de massacres par les mercenaires libériens à Dabou, Irobo et Grand-Lahou se poursuivent. Une équipe d'enquête spéciale composée de quatre spécialistes des droits de l'homme et six officiers de la police des Nations Unies a déjà effectué une mission d'enquête dans les zones concernées.

Les résultats préliminaires indiquent qu'au moins 17 civils et 6 membres des FRCI ont été tués à Irobo tandis que 22 civils et 4 membres des FRCI ont été tués à Grand-Lahou.

L'équipe n'a pas pu déterminer si les 6 personnes tuées à Dabou étaient des civils ou des soldats des FRCI.

D'autres enquêtes sont en cours et un rapport devrait être rendu la semaine prochaine. Les mercenaires libériens auraient affrontés des soldats des FRCI dans ces villes, alors qu'ils prenaient la fuite après avoir perdu le contrôle de leur fief de Yopougon, un quartier d'Abidjan.

Le Conseil de sécurité a prorogé vendredi par l'adoption d'une résolution, le mandat de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) jusqu'au 31 juillet 2011.