L'ONU plaide pour un renforcement des capacités civiles dans les situations post-conflits

Le Conseil de sécurité de l'ONU a écouté les recommandations du Président du Groupe de travail consultatif de haut niveau sur les capacités civiles, Jean-Marie Guéhenno, pour aider les pays à mieux prendre leur sort en main dans des situations post conflits, pour élargir et enrichir le choix des moyens civils d'assistance offerts par la communauté internationale et de rendre l'action de cette dernière plus utile, rapide et efficace.
Jean-Marie Guéhenno a exposé aux membres du Conseil de sécurité quatre idées maîtresses figurant dans le rapport préparé par le Groupe de travail consultatif sur le sujet : « faire en sorte que les pays prennent leur sort en main ; renforcer le partenariat mondial ; offrir aux pays des ressources techniques répondant à leurs besoins et allier agilité et adaptabilité en période de transition ».
Selon M. Guéhenno, le processus d'appropriation nationale passe d'abord par la consolidation des structures étatiques existantes, de manière à ce que ces pays se dotent des moyens nécessaires pour se sortir de la crise, sans quoi l'aide internationale resterait vaine. « Une telle aide doit commencer au plus tôt », a-t-il estimé, souhaitant par exemple que dans le cas du Sud-Soudan les Nations Unies s'attachent à renforcer les capacités locales pour que le pays soit en mesure de définir lui-même ses priorités sur lesquelles l'Organisation alignera son processus de planification.
Pour ce qui est des partenariats, le Groupe consultatif préconise la création d'une cellule de partenariats civils au sein des Nations Unies destinée à mieux mettre en adéquation les besoins du terrain et les capacités civiles des États Membres et des organisations non gouvernementales, de façon à pouvoir déployer ces capacités plus rapidement.
Le Groupe consultatif a également insisté sur l'importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire puisque, comme l'a indiqué M. Guéhenno, « l'expertise civile requise peut très souvent se trouver dans des pays ayant, eux-mêmes, récemment traversé une période de transition ou de transformation institutionnelle ».
Le Groupe présidé par M. Guéhenno préconise en outre une approche plus cohérente de l'aide internationale avec une définition claire des rôles et responsabilités de chacun des intervenants de l'aide internationale, de manière à éviter les chevauchements.
En conclusion, le Président du Groupe consultatif a regretté que la communauté internationale ait bien souvent raté les occasions qu'offrent les périodes immédiatement post conflit pour garantir la sécurité de base, pour renforcer la confiance dans les processus politiques et les capacités nationales essentielles pour la consolidation de la paix. « Or, l'insécurité est le plus grand obstacle au développement », a rappelé M. Guéhenno
« Les recommandations figurant dans le rapport vont dans le sens de la vaste réforme que j'ai entreprise, de faire de l'ONU une organisation plus ouverte et plus prompte à réagir, grâce à un partenariat plus étroit avec les États Membres », soulignait le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans deux lettres adressées le 18 février dernier aux Présidents de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité.