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L'ONU tire la sonnette alarme sur la hausse des attaques contre les écoles

L'ONU tire la sonnette alarme sur la hausse des attaques contre les écoles

Des enfants de la région du Darfour.
A l'occasion de la publication mercredi du 10e rapport annuel sur les enfants et les conflits armés, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a tiré la sonnette d'alarme sur la tendance...

A l'occasion de la publication mercredi du 10e rapport annuel sur les enfants et les conflits armés, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a tiré la sonnette d'alarme sur la tendance, dans de nombreux pays, à l'augmentation des attaques contre les écoles et les hôpitaux, deux endroits où les enfants sont particulièrement présents et susceptibles d'être directement blessés ou tués.

« Je suis inquiet de l'augmentation des attaques contre des écoles et des hôpitaux », a estimé le Secrétaire général dans son rapport annuel.

Le rapport décrit la situation des enfants dans 22 pays en conflit : Afghanistan, République Centrafricaine, Tchad, Colombie, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Haïti, Inde, Iraq, Liban, Myanmar, Népal Territoires occupes palestiniens/Israël, Pakistan, Philippines Somalie, Sri Lanka, Soudan, frontière sud de la Thaïlande, Ouganda, et Yémen.

Sur ces 22 pays, les écoles et les hôpitaux de 15 d'entre eux ont fait l'objet d'attaque. La destruction de ces bâtiments semble être l'attaque la plus récurrente. Fait relativement nouveau, de nombreuses fermetures d'écoles et de centres de santé motivées par la menace et l'intimidation ont été relevées dans un nombre croissant de pays. Les écoles sont souvent utilisées pour le recrutement des enfants dans les groupes armés, souligne le rapport.

« Les écoles doivent être des endroits surs dédiés à l'apprentissage et au développement pour tous les enfants. Elles devraient rester des endroits en paix. Ceux qui attaquent les écoles et les hôpitaux doivent savoir qu'ils devront rendre des comptes », a pour sa part prévenu la Représentante spéciale de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York.

L'une des principales recommandations du rapport est d'ajouter les entités qui attaquent les écoles et les hôpitaux sur la liste noire des groupes qui recrutent et utilisent les enfants pour combattre lors de conflits.

« Malgré les développements négatifs en 2011 comme les attaques contre les écoles et le nombre de parties qui continue de commettre de graves violations, il est encourageant de noter que de plus en plus de parties approchent les Nations Unies afin d'agir et d'être rayées de la liste noire du Secrétaire général. Nous saluons ces développements et espérons que cet élan va se poursuivre », a souligné Radhika Coomaraswamy.

La Représentante spéciale a indiqué que des progrès importants avaient été effectués en Afghanistan où le gouvernement avait signé un accord afin de libérer les enfants des Forces nationales afghanes de sécurité.

Aux Philippines, au Soudan et en Somalie, le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits a diminué, indique le rapport.

Aucun groupe n'a été retiré de la liste noire des entités recrutant et utilisant les enfants pour combattre dans les conflits. Quatre nouvelles entités ont été ajoutées, deux provenant d'Iraq et deux autres opérant au Yémen.

En Iraq, Al-Qaida en Iraq, y compris sa faction jeunesse armée dénommée « Oiseaux de paradis » et État islamique d'Iraq ont été ajoutés à la Liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants, tuent ou mutilent des enfants, et/ou commettent des viols et d'autres formes de violences sexuelles contre des enfants dans des situations de conflit armé dont le Conseil de sécurité s'est saisi. Figurent également dans cette liste :

Afghanistan : Police nationale afghane, Réseau Haqqania, Parti Hezb-i-Islami dirigé par Gulbuddin Hekmatyara, Groupe fondamentaliste salafiste Jamat Sunat al-Dawa Salafiaa, Réseau Latif Mansura, Forces des Talibana, Front de Tora Boraa.

République Centrafricaine : Armée populaire pour la restauration de la République et de la démocratie (APRD), Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), Forces démocratiques populaires de Centrafrique (FDPC), Armée de résistance du Seigneur (LRA), Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), Milices d'autodéfense soutenues par le Gouvernement de la République centrafricaine, Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR).

Tchad : Armée nationale tchadienne, y compris les éléments nouvellement intégrés, Mouvement pour la justice et l'égalité.

République démocratique du Congo : Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), y compris les éléments nouvellement intégrés en provenance de divers groupes armés, notamment du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), anciennement dirigé par Laurent Nkunda, ainsi que des éléments actuellement menés par Bosco Ntagandaa, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces de résistance patriotique en Ituri/Front populaire pour la justice au Congo (FRPI/FPJC), le Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), Armée de résistance du Seigneur (LRA), les Groupes Maï Maï du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris les Patriotes résistants congolais (PARECO).

Iraq : Al-Qaida en Iraq, y compris sa faction jeunesse armée dénommée « Oiseaux de paradis », État islamique d'Iraq.

Myanmar : Armée bouddhiste démocratique karen (DKBA), Armée de l'indépendance kachina, Armée de libération nationale karen (KNLA), Armée du Sud de l'État shana, Tatmadaw Kyi, y compris les gardes frontièrea, Armée unifiée de l'État waa.

Népal : Parti communiste unifié du Népal (maoïste) (PCUN-M).

Somalie : Al-Shabaab, qui a récemment fusionné avec Hizbul Islama, Gouvernement fédéral de transition.

Sud-Soudan : Armée de résistance du Seigneur (LRA), Armée populaire de libération du Soudan (APLS).

Darfour : Groupes d'opposition tchadiens, Forces de police, y compris les Forces centrales de réserve de la police et les gardes frontière chargés du renseignement, Forces de défense populaires, Milices favorables au Gouvernement, Forces armées soudanaises, Parties signataires de l'Accord de paix pour le Darfour, Mouvement pour la justice et l'égalité, Mouvement des forces du peuple pour les droits et la démocratie, Armée de libération du Soudan (ALS).

Au Yémen, les Rebelles d'Al-Houthia et Milices tribales favorables au gouvernement ont été ajoutés cette année à la liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants, tuent ou mutilent des enfants et/ou commettent des viols et d'autres formes de violence sexuelle contre des enfants dans des situations de conflit armé dont le Conseil de sécurité ne s'est pas saisi.

Figurent également dans cette liste :

Colombie : Armée nationale de libération (ELN), Forces armées révolutionnaires de Colombie-Ejército del Pueblo (FARC-EP).

Philippines : Groupe Abu Sayyafa, Front de libération islamique Moroa, Nouvelle armée populaire.

Sri Lanka : Tamil Makkal Viduthalai Pulikal (TMVP) (faction Iniya Barrathi).

Ouganda : Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Yémen : Rebelles d'Al-Houthia, Milices tribales favorables au Gouvernement.