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A l'ère du numérique, la liberté de la presse est plus importante que jamais

A l'ère du numérique, la liberté de la presse est plus importante que jamais

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A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée mardi, de hauts responsables des Nations Unies ont souligné que cette liberté était plus importante que jamais à l'ère du numérique et ont appelé tous les gouvernements à se joindre à l'ONU pour garantir et promouvoir la liberté d'expression.

Cette Journée est née il y a 20 ans dans l'imagination d'un groupe de journalistes réunis à Windhoek, en Namibie. La Déclaration de Windhoek était un appel au combat pour la défense des principes fondamentaux de la liberté d'expression inscrits à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

« Vingt ans après Windhoek, nous constatons tous les jours qu'il est plus important que jamais de promouvoir la liberté d'expression. En cette Journée mondiale de la liberté de la presse 2011, nous demandons à tous les gouvernements de joindre leurs forces à celles de l'Organisation des Nations Unies pour garantir et promouvoir la liberté d'expression dans les publications papier, sur les ondes et en ligne », déclarent dans un message commun le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, et la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova.

Les trois hauts responsables des Nations Unies notent que le paysage médiatique s'est complètement transformé en vingt ans. Les nouvelles technologies et les nouveaux médias offrent des possibilités d'expression sans précédents, permettant de développer la créativité, de bâtir des sociétés saines et d'associer tout le monde à de nouvelles formes de dialogue.

Mais ils relèvent aussi que de nouvelles menaces se dessinent : « De nouvelles mesures destinées à bloquer, filtrer ou censurer l'information sont prises tous les jours. Ces menaces revêtent des formes différentes, mais elles se présentent toutes comme des violations d'un droit fondamental de la personne humaine ».

« L'ONU est déterminée à faire en sorte qu'Internet devienne un réseau public vraiment mondial auquel tous auront accès et où tous pourront s'exprimer. Il est donc important que des contenus de qualité soient diffusés. Et il faut prendre des mesures pour assurer la sécurité et l'intégrité physique des journalistes de la presse électronique. Tous les principes de la liberté d'expression doivent s'appliquer au monde d'Internet », ajoutent-ils.

Pendant la dernière décennie, plus de 500 journalistes ont perdu la vie dans l'exercice de leur profession. Soixante ont été tués dans le monde au cours de la seule année 2010. « Chaque semaine, de nouveaux rapports nous apprennent que des journalistes et des blogueurs ont subi des tentatives d'intimidation et des violences », notent Ban Ki-moon, Navi Pillay et Irina Bokova.

« Nous devons réagir aux violations des droits fondamentaux de la personne humaine. Les États doivent tout faire pour empêcher l'impunité et pour assurer la sécurité des journalistes. Nous n'oublierons jamais le courage de ceux qui ont payé de leur vie notre droit de savoir », concluent-ils.

Dans un communiqué séparé, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, a souligné le rôle vital joué par les nouveaux médias dans les mouvements pro-démocratie qui ont déferlé sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient cette année.

« Je salue ces personnes courageuses, dont des journalistes, des bloggeurs et des militants, qui ont surmonté la peur pour exprimer leurs griefs légitimes et exiger des réformes, la démocratie et la transparence, utilisant, à leur risque et péril, leur liberté d'expression et les nouvelles technologies de l’information », a-t-il dit.

M. La Rue a exprimé sa tristesse que tant de journalistes, de militants des droits de l’homme et de personnalités de l'opposition, continuent d'être visés dans des pays comme la Libye, la Syrie et le Yémen.

« Je crois que nous sommes actuellement à un moment historique. Jamais dans l'histoire de l'humanité les individus n’ont été aussi interconnectés à travers le monde. Les réseaux sociaux donnent aux individus les moyens de partager et de diffuser l'information en ‘temps réel’, et ont joué un rôle clé dans les récentes manifestations », a souligné l’expert.

« Comme l’a twitté un militant pendant les manifestations en Egypte, "nous utilisons Facebook pour planifier les manifestations, Twitter pour coordonner et YouTube pour le dire au monde », a-t-il ajouté.