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A Tchernobyl, Ban Ki-moon appelle à tirer les leçons des accidents nucléaires

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à gauche) lors d'une visite à Tchernobyl le 20 avril 2011.
Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à gauche) lors d'une visite à Tchernobyl le 20 avril 2011.

A Tchernobyl, Ban Ki-moon appelle à tirer les leçons des accidents nucléaires

A l'occasion d'une visite sur le site de Tchernobyl, en Ukraine, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mercredi la communauté internationale à tirer les leçons des accidents nucléaires et à aider la région à se reconstruire et à se développer.

« Aujourd'hui nous nous souvenons des 6.000 enfants dont la santé a été gravement ébranlée par un cancer de la thyroïde, des 330.000 personnes qui ont dû quitter leurs villes et villages, des 600.000 ouvriers chargés de la reconstruction, des 6 millions de personnes qui continuent de vivre dans les communautés affectées au Bélarus, en Russie et en Ukraine », a dit Ban Ki-moon dans un discours.

La catastrophe de Tchernobyl s'est produite le 26 avril 1986 et a conduit à la fusion du cœur d'un réacteur, au relâchement de radioactivité dans l'environnement et à de nombreux décès, survenus directement ou du fait de l'exposition aux radiations. Il s'agit du premier accident classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) (le deuxième étant la catastrophe de Fukushima, accident classé niveau 7 le 12 avril 2011), et est considéré comme le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu'à présent.

Le Secrétaire général s'est rendu à Tchernobyl avec le Président ukrainien Victor Yanukovych. Ensemble, ils ont visité le Centre de commandement de Tchernobyl et ont vu les travaux de construction d'un nouveau sarcophage pour le réacteur endommagé. Ils ont également traversé la ville fantôme de Prypyat.

Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à ne pas seulement se souvenir de cette catastrophe qui a eu lieu il y a 25 ans mais aussi à ouvrir un nouveau chapitre.

« La science a montré qu'une vie normale est tout à fait possible pour la plupart des gens vivant dans les zones affectées par la catastrophe de Tchernobyl. Ces zones ont surtout besoin de reconstruction, de développement, de nouveaux emplois, de nouveaux investissements et du rétablissement du sentiment d'appartenir à une communauté », a-t-il dit.

Le programme d'action de l'ONU pour Tchernobyl d'ici à 2016 reflète la détermination du système des Nations Unies à aider au relèvement et au développement de la région, a-t-il souligné. « Nous faisons équipe avec les autorités, les communautés locales et d'autres partenaires pour améliorer les infrastructures, promouvoir les petites entreprises, renforcer le système de santé et stimuler les créations d'emplois », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a également estimé que le moment était venu pour un débat global sur l'avenir de l'énergie nucléaire : « Nous devons nous demander : avons-nous calculé correctement les risques et les coûts de l'énergie nucléaire ? Faisons-nous tout ce que nous pouvons pour protéger la population du monde ? »

Comme l'a montré l'accident récent à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi, il est probable que d'autres accidents vont se produire. « Avec le nombre de centrales nucléaires qui devrait augmenter de manière substantielle dans les décennies à venir, notre vulnérabilité ne fera qu'augmenter », a dit Ban Ki-moon.

Aussi, il encourage la communauté internationale à réfléchir aux moyens de renforcer la sûreté nucléaire. « Nous avons besoin de critères internationaux pour la construction, d'un accord sur les garanties en matière de sûreté publique, d'une complète transparence et d'un échange d'informations entre les nations », a-t-il déclaré.

« C'est une autre façon pour nous d'honorer tous ceux qui souffrent de Tchernobyl », a-t-il conclu.