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Trois Kenyans devant la CPI après les violences postélectorales de 2007

Trois Kenyans devant la CPI après les violences postélectorales de 2007

Siège de la Cour pénale internationale à La Haye.
La Cour pénale internationale (CPI) a entamé vendredi à La Haye, aux Pays-Bas, l'audience de trois personnalités kenyanes soupçonnées de crimes contre l'humanité après la réélection contestée du President Mwai Kibaki en décembre 2007.

Francis Kirimi Muthaura, aujourd'hui Directeur de la fonction publique et Secrétaire général du gouvernement kenyan, Uhuru Muigai Kenyatta, désormais vice-Premier ministre et ministre des finances, et Mohammed Hussein Ali, actuellement Directeur général du service postal kényan comparaissent pour répondre des accusations de meurtres, de transfert forcé de populations et de persécutions dans les mois qui ont suivi le scrutin.

Lors de cette audience, la Chambre préliminaire II a vérifié l'identité des suspects et s'est assurée qu'ils avaient été informés des crimes qui leur sont reprochés et des droits que leur reconnaît le Statut de Rome.

La présidente a par ailleurs souligné que la Cour avait eu connaissance, par le biais d'articles dans la presse kenyane, de l'existence de mouvements tendant à raviver la violence dans ce pays par l'usage de certains discours dangereux. Elle a donc rappelé à tous les suspects qu'une telle conduite pourrait être considérée comme une violation de l'une des conditions clairement imposées dans les citations à comparaître, à savoir le fait de continuer à commettre un crime relevant de la compétence de la Cour. « Ceci pourrait amener la Chambre à remplacer les citations à comparaître par des mandats d'arrêt », a ajouté la présidente, soulignant que les juges « préféreraient ne pas devoir recourir à de telles mesures drastiques » et « souhaiteraient que la procédure continue à se dérouler sans heurts et dans le respect de la liberté des trois suspects ».

Au terme de cette comparution initiale, la Chambre préliminaire II de la CPI a fixé la date d'ouverture de l'audience de confirmation des charges au 21 septembre 2011. Si les charges sont confirmées, elle renverra alors l'affaire devant une Chambre de première instance, laquelle sera chargée de conduire la phase suivante de la procédure, à savoir le procès lui-même.

Selon l'accusation, 12.000 Kenyans avaient été tués dans les violences postélectorales de 2007 et plus de 300 000 autres déplacés. Jeudi, les anciens ministres de l'Éducation supérieure et de l'Industrialisation, William Samoei Ruto et Henry Kiprono Kosgey, et le présentateur radio, Joshua Arap Sang, avaient aussi comparu pour répondre des mêmes accusations. Dans cette affaire, l'ouverture de l'audience de confirmation des charges a été fixée au 1er septembre.