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Trois Kenyans devant la CPI pour les violences postélectorales de 2007

Trois Kenyans devant la CPI pour les violences postélectorales de 2007

Siège de la Cour pénale internationale à La Haye.
La Cour pénale internationale (CPI) a entamé jeudi à La Haye, aux Pays-Bas, l'audience de trois personnalités kenyanes soupçonnées de crimes contre l'humanité après la réélection contestée du President Mwai Kibaki en décembre 2007.

Les anciens ministres de l'éducation supérieure et de l'industrialisation, William Samoei Ruto et Henry Kiprono Kosgey, et le présentateur radio, Joshua Arap Sang, comparaissent pour répondre des accusations de meurtres, de transfert forcé de population et de persécutions dans les mois qui ont suivi le scrutin.

Lors de cette audience, la Chambre préliminaire II a vérifié l'identité des suspects et s'est assurée qu'ils avaient été informés des crimes qui leur sont reprochés et des droits que leur reconnaît le Statut de Rome.

La présidente de la Chambre a par ailleurs souligné que la Cour avait eu connaissance, par le biais d'articles dans la presse kenyane, de l'existence de mouvements tendant à raviver la violence dans ce pays par l'usage de certains discours dangereux.

Elle a également rappelé aux suspects, sans se référer à l'un d'entre eux en particulier, qu'une telle conduite pourrait être considérée comme de l'incitation pouvant constituer une violation de l'une des conditions imposées dans les citations à comparaître, à savoir le fait de continuer à commettre un crime relevant de la compétence de la Cour. « Ceci pourrait amener la Chambre à remplacer les citations à comparaître par des mandats d'arrêt », a-t-elle mis en garde.

Au terme de cette comparution initiale, la Chambre préliminaire II de la CPI a fixé la date d'ouverture de l'audience de confirmation des charges au 1er septembre 2011. Si les charges sont confirmées, elle renverra alors l'affaire devant une Chambre de première instance, laquelle sera chargée de conduire la phase suivante de la procédure, à savoir le procès lui-même.

Selon l'accusation, 12.000 Kenyans avaient été tués dans les violences postélectorales de 2007 et plus de 300.000 autres déplacés. Trois autres Kenyans, dont le vice-premier ministre et le chef de la police à l'époque des faits, sont aussi mis en cause dans ces violences et sont convoqués pour des crimes similaires devant la CPI vendredi 8 avril.