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Yémen : le Haut commissariat aux droits de l'homme dénonce la répression

Yémen : le Haut commissariat aux droits de l'homme dénonce la répression

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Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a appelé mardi le gouvernement yéménite « à cesser immédiatement l'utilisation de la force contre des personnes exerçant leur droit à la protestation pacifique ».

Lors d'une conférence de presse à Genève, le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, est revenu sur les violences qui se sont déroulées lundi, dans la localité de Taëz et qui ont « apparemment provoqué au moins 15 morts et des dizaines de blessés graves ».

Dénonçant un « usage disproportionné et excessif de la force par les forces de sécurité gouvernementale, y compris l'usage de mitrailleuses, contre des manifestants pacifiques », Rupert Colville a estimé que le nombre de morts au Yémen depuis le début du soulèvement populaire contre le régime en place « dépassait la centaine, selon une estimation prudente ».

« Nous appelons aussi le gouvernement à s'acquitter de son engagement antérieur d'établir une commission d'enquête sur les allégations de meurtres et d'abus par les forces de l'ordre », a-t-il poursuivi, se référant à la répression d'une manifestation dans la capitale Sanaa, le 18 mars, au cours de laquelle plus de 45 personnes auraient été tuées.

Citant ensuite « des rapports inquiétants faisant état de détention, de harcèlement et d'expulsions de défenseurs des droits de l'homme et de journalistes du Yémen », le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme, a appelé le gouvernement « à stopper le ciblage de minorités, en particulier les groupes marginalisés communément appelés Akhdam ».

« Nous appelons le gouvernement à entendre les appels à des réformes des droits de l'homme dans le pays et nous demandons instamment un dialogue constructif entre le gouvernement et l'opposition pour trouver un accord sur une solution pacifique », a conclu Rupert Colville.

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a eu une conversation téléphonique mardi matin avec le Président yéménite, Ali Abdullah Saleh, a indiqué son porte-parole.

Au cours de cette conversation, le Secrétaire général a souligné que les Nations Unies étaient prêtes à soutenir un dialogue ouvert à tous et une solution rapide à la situation actuelle dans le pays. Il a indiqué au Président qu’il avait envoyé une petite équipe de l’ONU pour développer des contacts avec les parties et voir comment les Nations Unies pouvaient apporter leur aide, a précisé le porte-parole.

« Le Secrétaire général a exprimé sa forte inquiétude concernant les morts et les blessés et a appelé à la retenue de la part du gouvernement et des forces d’opposition. Il a souligné que la violence et l’usage de la force ne peuvent qu’exacerber la situation et s’est dit confiant dans la sagesse du Président pour arriver à une solution pacifique dans l’intérêt du peuple yéménite », a-t-il ajouté.