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Côte d'Ivoire : Ban ordonne aux casques bleus d'agir pour protéger les civils

Côte d'Ivoire : Ban ordonne aux casques bleus d'agir pour protéger les civils

Des Ivoiriens fuyant les combats.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a donné l'ordre lundi aux casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'usage d'armes lourdes contre la population civile. A la suite de cet ordre, l'ONUCI a mené lundi une opération contre les forces loyales à l'ancien Président Laurent Gbagbo.

« Je suis très préoccupé par l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire », a déclaré le Secrétaire général dans un communiqué. « La situation en matière de sécurité s'est détériorée de manière dramatique au cours des derniers jours avec une escalade des combats entre les forces loyales au Président Ouattara et les forces qui restent loyales à M. Gbagbo. C'est une conséquence directe du refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir et de permettre une transition pacifique au Président Ouattara ».

Le Secrétaire général de l'ONU note que le pays est plongé dans la violence avec un lourd bilan pour la population civile. Au cours des derniers jours, les forces loyales à l'ancien Président Laurent Gbagbo ont accru leur usage de l'artillerie lourde contre la population civile dans la capitale économique Abidjan.

Ces forces ont également visé le quartier général de l'ONUCI à hôtel Sebroko avec des tirs à l'arme lourde. Quatre casques bleus ont été blessés lors de ces attaques. Les forces loyales à M. Gbagbo ont également attaqué des patrouilles de l'ONUCI déployées pour protéger les civils et des convois transportant des blessés à Abidjan, faisant plusieurs blessés parmi les casques bleus.

« Par conséquent, conformément au paragraphe 6 de la résolution 1975 (2011) du Conseil de sécurité du 30 mars 2011, j'ai donné l'ordre à la Mission de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'usage d'armes lourdes contre la population civile, avec le soutien des forces françaises conformément au paragraphe 17 de la résolution 1962 (2010) du Conseil de sécurité », déclaré Ban Ki-moon.

« A ce titre, vers 17h00 heures locales aujourd'hui, l'ONUCI a mené une opération militaire pour empêcher l'usage d'armes lourdes qui menacent la population civile d'Abidjan », a-t-il ajouté. « J'ai informé le Conseil de sécurité. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix fera un exposé devant le Conseil de sécurité bientôt. »

Le Secrétaire général a souligné que l'ONUCI n'était « pas partie au conflit. »

« Dans le cadre de son mandat du Conseil de sécurité, la Mission a mené cette opération pour se protéger et protéger les civils », a-t-il expliqué. "Je rappelle à tous ceux qui commettent des violations du droit humanitaire et des droits de l'homme qu'ils devront rendre des comptes. »

De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a souligné que lors de consultations du Conseil de sécurité sur la situation en Côte d'Ivoire, aucun Etat membre du Conseil n'avait estimé que l'ONUCI avait outrepassé la résolution 1975.

Selon la presse, des hélicoptères de l'ONUCI et des forces françaises de l'Opération Licorne ont bombardé lundi le palais et la résidence de Laurent Gbagbo et les camps militaires d'Agban et d'Akouédo, contrôlés par les forces pro-Gbagbo.