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La CPI élargit sa campagne en direction des avocates africaines

La CPI élargit sa campagne en direction des avocates africaines

Siège de la Cour pénale internationale à La Haye.
À l'occasion du 100e anniversaire de la Journée internationale de la femme, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mercredi la poursuite de sa campagne « Appel aux avocates africaines ». Forte des succès enregistrés durant la première phase, la Cour organisera en 2011 une dizaine d'événements visant à encourager les femmes africaines à s'inscrire sur la liste des personnes autorisées à représenter la partie défenderesse ou des victimes devant la CPI. Pendant toute l'année 2011, la priorité sera donnée aux candidatures d'avocates africaines qualifiées.

Le projet « Appel aux avocates africaines », lancé en partenariat avec l'International Bar Association en mai 2010, avait pour principal objectif d'encourager les avocates à s'inscrire sur les listes de conseil ou de personnes assistant un conseil. Seules les personnes inscrites sur ces listes sont autorisées à exercer devant la CPI.

Une première analyse de la campagne atteste du vif succès de cette initiative. Au début de la campagne, la liste des conseils ne comptait que 12 femmes africaines, et celle des personnes assistant un conseil n'en comptait que cinq.

Après 17 évènements organisés dans 16 pays en seulement sept mois, la liste des conseils comprend aujourd'hui 32 femmes africaines, soit 8,1% des personnes admises sur la liste. Quant à la liste des personnes assistant un conseil, elle compte aujourd'hui 22 femmes africaines, soit 22,22% des personnes admises sur cette liste. Pour ces deux listes, de nombreuses candidatures de femmes africaines doivent encore être examinées. Bien que certaines candidatures demeurent incomplètes, la réception des informations complémentaires devrait aboutir à l'inscription de plus de femmes sur ces listes.

Outre son objectif principal, la campagne a également fourni une occasion unique de nouer un dialogue avec les communautés juridiques de pays africains. Des juges et des hauts fonctionnaires de la CPI ont prononcé des allocutions de bienvenue devant plus de 1.000 avocats lors des 17 sessions organisées en collaboration avec des associations professionnelles locales et des organisations de la société civile.

Les juristes qui ont participé aux sessions ont reçu des informations générales concernant la Cour, les textes juridiques fondamentaux de celle-ci, le Code de conduite professionnelle des conseils exerçant devant elle, ainsi que des informations plus détaillées concernant le processus de demande d'inscription.

La collaboration entre la Cour, l'International Bar Association et des associations professionnelles locales, clef du succès de la campagne, se poursuivra en 2011. La campagne est prévue dans quatre pays africains qui n'avaient pas été officiellement ciblés jusque-là, à savoir le Cameroun, le Tchad et le Rwanda. En Afrique du Sud et au Kenya, la campagne visera l'organisation de sessions d'information dans des villes autres que celles ciblées en 2010, afin de rendre les sessions plus accessible aux avocates situées dans ces villes. Enfin, la Cour entend également élargir la campagne à des événements régionaux organisés par des associations professionnelles régionales. Par exemple, des évènements avec la collaboration de la Société de droit d'Afrique de l'est et de la Société de droit d'Afrique de l'ouest sont envisagés.

Si la campagne tend au premier chef à l'accroissement du nombre d'avocates africaines inscrites sur les listes de la CPI, le renforcement des relations avec la communauté juridique africaine et la réponse aux questions et préoccupations de celle-ci demeurent une priorité pour la Cour. A cette fin, des responsables élus ou des fonctionnaires de la CPI interviendront lors d'évènements régionaux sur la justice internationale ou sur la Cour, organisés par des partenaires dans des pays où la campagne avait déjà été lancée avec succès l'année passée, tels que l'Ouganda, le Nigéria et le Sénégal.