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Caraïbes : un exercice d'alerte au tsunami montre la nécessité de mieux se préparer

Caraïbes : un exercice d'alerte au tsunami montre la nécessité de mieux se préparer

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Le premier exercice d'alerte au tsunami jamais réalisé dans la Caraïbe, le 23 mars, a souligné la nécessité de renforcer la préparation, les plans d'évacuation et l'implication du secteur privé, a estimé samedi l'Organisation des Nations Unies pour éducation, la science et la culture (UNESCO).

Baptisé Caribe Wave, cet exercice visait à tester le bon fonctionnement du Système d'alerte rapide aux tsunamis et aux autres risques côtiers pour la mer des Caraïbes et les régions adjacentes, mis en place en 2005 sous l'égide de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO.

Le 23 mars, 34 pays et territoires de la région Caraïbe ont pris part à la première simulation d'alerte au tsunami jamais organisée dans la région. Conformément au scénario prévu par les organisateurs, un tremblement de terre fictif d'une magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter s'est produit au large des Iles Vierges, bientôt suivi d'un tsunami avec des vagues pouvant atteindre une hauteur de dix mètres. A 13h02 (temps universel coordonné), le Centre d'alerte aux tsunamis de la côte Ouest et de l'Alaska (Etats-Unis) et le Centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC) de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) ont émis un message d'alerte.

Les différents participants ont reçu le message par fax, par voie électronique, par le Réseau d'information météorologique pour les gestionnaires des situations d'urgence (EMWIN) ou par le Système mondial de télécommunications (GTS). Le message a ensuite été relayé auprès des autorités nationales et du public dans quelques pays au niveau par des sirènes d'alerte, des messages textes, des courriers électroniques, des informations relayées dans les médias, des avis météorologiques diffusés sur la radio, ou des appels téléphoniques.

« Je me réjouis de l'ampleur de la participation à ce test d'alerte au tsunami et de l'intérêt manifesté par la population. Ce type d'exercice est crucial pour évaluer l'efficacité des systèmes d'alerte et garantir leur efficacité lorsque se produit une catastrophe », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova.

L'exercice a mis au jour un certain nombre de lacunes dans la transmission de l'information. Ainsi dans plusieurs territoires, le message n'a pas pu être reçu via le Système mondial de télécommunications. Dans d'autres cas, c'est la réception de messages via le réseau EMWIN qui n'a pas fonctionné. Au niveau de la diffusion de l'alerte à l'échelle nationale, il est apparu que seulement quelques compagnies de téléphonie mobile ont joué le jeu. La population et les médias ont quant à eux montré un vif intérêt pour cet exercice qui a permis de mieux évaluer les lacunes du dispositif -en termes de plans d'évacuation et d'implication du secteur privé notamment -, et donc de mieux préparer la région à une future catastrophe.

Les résultats complets de cet exercice seront présentés au cours de la prochaine session du Groupe international de coordination du Système d'alerte qui aura lieu du 26 au 29 avril en République dominicaine. La décision sera alors prise si et quand le prochain exercice sera organisé.

Les organisateurs de l'exercice étaient le Groupe intergouvernemental de coordination du Système d'alerte aux tsunamis et aux autres risques côtiers dans la mer des Caraïbes et les régions adjacentes de l'UNESCO (GIC/CARIBE-EWS), l'Agence des Caraïbes de gestion d'urgence des catastrophes, le Centre de coordination pour la prévention des catastrophes naturelles en Amérique centrale, la NOAA et le Programme national de limitation des effets de l'aléa tsunami aux Etats-Unis.

De telles simulations ont déjà eu lieu en 2008 dans le Pacifique et en 2009 dans l'océan Indien. Le GIC/CARIBE-EWS a été créé en 2005, sur le modèle de ceux qui existent dans le Pacifique, l'océan Indien et dans l'Atlantique du Nord-Est. Créés sous l'égide de la COI, les GIC aident les Etats membres à mettre en place des systèmes d'alerte aux tsunamis.

Les 33 pays participant à l'exercice étaient : Aruba, Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Brésil, Canada, Colombie, Costa Rica, Cuba, Dominique, Etats-Unis, France (Martinique, Guadeloupe, St Martin, Guyane), Grenade, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Jamaïque, Mexique, Nicaragua, Panama, Pays-Bas (Bonaire, Saba, St Eustatius, Curaçao et St Maarten), Pérou, République dominicaine, Royaume-Uni (Anguilla, îles Vierges britanniques, Bermudes, îles Caïmans, Montserrat, îles Turques-et-Caïques), Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sri Lanka, Suriname, Trinité-et-Tobago, République bolivarienne du Venezuela.