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Chine : Pillay préoccupée par la répression qui s'abat sur les dissidents

Chine : Pillay préoccupée par la répression qui s'abat sur les dissidents

Navi Pillay.
La Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, s'est dite vendredi « profondément préoccupée par la condamnation extrêmement sévère prononcée à l'encontre du dissident chinois, Liu Xianbin » et a noté « l'augmentation inquiétante des emprisonnements, des assignations à résidence et autres restrictions imposées aux avocats et aux défenseurs des droits de l'homme en Chine au cours des 18 derniers mois ».

Dans un communiqué, Navi Pillay indique que Liu Xianbin a été condamné à 10 ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat », après avoir écrit une série d'articles appelant à des réformes démocratiques en Chine.

« La condamnation extrêmement sévère de Liu Xianbin confirme les limites sévères imposées à la liberté d'expression en Chine », déclare ensuite la Haut Commissaire, qui a estimé que c'était « un autre exemple de l'escalade de la répression contre les activités des défenseurs des droits de l'homme ». « Elle va à l'encontre des récentes déclarations faites par les dirigeants de la Chine reconnaissant la nécessité de réformes », ajoute-t-elle.

Depuis décembre 2009, la Haut commissaire a soulevé, publiquement et en privé, le sort des défenseurs des droits humains chinois dont les libertés sont entravées, notamment l'emprisonnement de l'opposant Liu Xiaobo, lauréat du prix Nobel de la paix en 2010, et le maintien des restrictions à la liberté de circulation imposée à son épouse Liu Xia.

La Haut commissaire précise que « depuis octobre, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a reçu plus d'une centaine de rapports faisant état d'arrestations, de détentions à domicile et d'autres actes d'intimidation, et - plus inquiétant - de disparitions présumées d'avocats ».

Dans ce contexte, Navi Pillay rappelle aussi que « la dissidence n'est pas un crime ». « Je prie instamment les autorités chinoises de libérer toute personne détenue pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression », ajoute-t-elle.

Selon la presse, Liu Xianbin, qui a déjà passé une décennie en prison, a été condamné à dix ans de prison pour avoir prôné un changement de gouvernement et qualifié d'autocratique le Parti communiste au pouvoir dans des articles mis en ligne sur Internet. Son procès, qui a duré quelques heures, s'est déroulé dans la province du Sichuan. Toujours selon la presse, cette sentence est l'une des plus lourdes infligées pour incitation à la subversion, un crime pour lequel le droit chinois prévoit normalement jusqu'à cinq ans de prison.