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Syrie, Bahreïn, Tunisie, Egypte : le Haut Commissariat aux droits de l'homme mobilisé

Syrie, Bahreïn, Tunisie, Egypte : le Haut Commissariat aux droits de l'homme mobilisé

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Navi Pillay.
La situation en Syrie s'est considérablement aggravée au cours de la semaine, avec l'utilisation par les autorités de balles réelles et de gaz lacrymogènes qui ont entrainé la mort d'au moins 37 personnes à Deraa, a relevé vendredi le Haut commissariat aux droits de l'homme (HCDH).

Lors d'une conférence de presse à Genève, le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, appelé à « une enquête indépendante et impartiale » et a estimé que les responsables des tueries devaient « être tenus pour responsables ». « Nous saluons également la libération de ceux qui sont associés aux manifestations de Deraa », a-t-il poursuivi, avant d'appeler à la libération « sans délai », de « tous les défenseurs des droits de l'homme et militants politiques qui auraient également été arrêtés en Syrie ».

Revenant ensuite sur la série de réformes politiques et économiques annoncée par le gouvernement syrien, dont la tenue de consultations visant à lever l'état d'urgence en place depuis 1963, Rupert Colville l'a qualifiée de « bonnes nouvelles ». « Nous suivrons de près la mise en œuvre rapide et effective de ces réformes », a-t-il ajouté.

Interrogé sur les efforts déployés par la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, face aux violences à Bahreïn, son porte-parole a indiqué qu'elle s'était entretenue jeudi avec les membres de la Mission permanente de Bahreïn au Conseil des droits de l'homme de l'ONU et avait « réitéré son appel aux autorités pour qu'elles fassent « preuve de retenue » et s'abstiennent « de recourir à la force contre des manifestants pacifiques » alors que des rassemblements de l'opposition sont prévus ce vendredi.

Devant la presse, Rupert Colville a par ailleurs indiqué qu'à la demande de la représentation tunisienne au Conseil des droits de l'homme, un bureau du Haut commissariat aux droits de l'homme (HCDH) allait être ouvert en Tunisie. « Ce sera nos second bureau dans la région, avec celui en Mauritanie. « Un protocole d'accord de coopération est en train d'être rédigé et les fonds nécessaires sont recherchés », a-t-il expliqué, soulignant qu'un représentant du HCDH était déjà sur place pour mettre en œuvre les recommandations d'une équipe d'évaluation venue en février dernier.

Evoquant enfin l'Egypte, le porte-parole a détaillé le programme d'une délégation de haut niveau du HCDH qui entamera dimanche une mission en Egypte.

Composée de cinq membres et dirigée par le chef de la division des opérations sur le terrain et de la coopération technique, Anders Kompass, l'équipe du HCDH rencontrera sur place les membres du Conseil suprême de l'Armée, plusieurs ministres et membres du gouvernement provisoire, des magistrats, le procureur général d'Egypte, des avocats, des défenseurs des droits humains, des membres de groupes de jeunes activistes et d'autres membres de la société civile.

A l'issue de leur visite, « des recommandations concrètes seront transmises à la Haut Commissaire Navi Pillay, sur notre engagement futur dans le pays », a précisé Rupert Colville.

S'agissant du financement des opérations lancées par le HCDH, il a précisé que le Haut commissariat allait « publier un nouvel appel aux gouvernements demandant environ 7 millions de dollars pour couvrir une série d'activités dans la région, y compris l'ouverture du bureau régional pour l'Afrique du Nord en Tunisie, ainsi que pour la commission d'enquête pour la Libye, mise en place par le Conseil des droits de l'homme en février dernier ».