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Guatemala : pour endiguer la criminalité, il faut lutter contre l'impunité, selon Ban Ki-moon

Guatemala : pour endiguer la criminalité, il faut lutter contre l'impunité, selon Ban Ki-moon

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (à droite) avec Francisco Dall'Anese.
« J'ai tiré la sonnette d'alarme à propos de l'augmentation de la criminalité et de l'insécurité. Je suis particulièrement préoccupé par les violations des droits de l'homme. Les habitants du Guatemala n'ont pas mis fin à 36 ans de conflit armé pour voir la violence persistée sous d'autres formes », a déclaré mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une conférence de presse conjointe avec Alvaro Colom, le Président du Guatemala.

Soulignant que « la fin de l'impunité est essentielle pour protéger tous les Guatémaltèques de la violence », Ban Ki-moon a renouvelé « le plein soutien de l'ONU » à la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala (CICIG), et au juge costaricain Francisco Dall'Anese qu'il a lui-même nommé en juin dernier pour la diriger.

Créée en décembre 2006, après un accord entre l'Etat guatémaltèque et l'ONU, la CICIG travaille à renforcer l'état de droit, en démantelant les organisations criminelles qui paralysent le système judiciaire en infiltrant les institutions de l'Etat. Basée dans la capitale, Guatemala City, elle a le pouvoir de lancer ses propres enquêtes pour aider les autorités à déférer devant la justice nationale les cas les plus significatifs.

Lors de sa conférence de presse, le chef de l'ONU a d'ailleurs annoncé qu'il rencontrerait avant son départ du Guatemala, les parties à l'Accord national pour la promotion de la sécurité et de la justice, pour annoncer notamment « des aides supplémentaires de l'ONU pour combattre l'impunité et le crime ».

Le Secrétaire général a estimé par ailleurs que le soutien du Guatemala aux opérations de l'ONU dans le monde répondait aux efforts déployés par l'ONU pour l'aider à sortir de la guerre civile, puis à lutter contre la violence et la criminalité.

« Quand le Guatemala a eu besoin de nous, l'ONU a aidé à faciliter les négociations qui ont permis de mettre un terme à des décennies de conflit armé », a déclaré Ban Ki-moon, « aujourd'hui, les troupes guatémaltèques servent comme casques bleus en Haïti et dans d'autres zones de conflit telles que la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan ou la Côte d'Ivoire ». « Un Guatémaltèque de haut rang, Edmond Mulet, est aussi mon Représentant spécial en Haïti », a-t-il encore ajouté.

« Le Guatemala est connu dans le monde pour sa diversité écologique, sa richesse culturelle, son histoire. Notre défi commun, c'est de nous assurer que le Guatemala a aussi la réputation d'être un havre de paix et de justice, respectant les droits de l'homme et offrant une vraie sécurité », a conclu Ban Ki-moon.