L'actualité mondiale Un regard humain

RDC : l'ONU plaide pour une enquête sur les viols lors d'expulsions d'Angola

RDC : l'ONU plaide pour une enquête sur les viols lors d'expulsions d'Angola

La Représentante spéciale Margot Wallström lors d'une visite en RDC en octobre 2010. Photo MONUSCO
En visite en Angola, la Représentante spéciale de l'ONU pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a appelé Luanda et Kinshasa à enquêter sur les allégations de violences sexuelles de masse perpétrées notamment sur des femmes expulsées d'Angola vers la République démocratique du Congo (RDC).

« J'appelle l'Angola et la RDC à enquêter sur toutes les allégations de violences sexuelles et de rester vigilants afin d'empêcher que de tels incidents ne se reproduisent à l'avenir. Il est impératif que les responsables soient traduits en justice. J'exhorte les deux gouvernements à faire de leur mieux pour mettre un terme aux violences sexuelles et à protéger leurs populations, particulièrement les femmes et les enfants », a déclaré Margot Wallström en Angola.

« Suites aux allégations de femmes violées dans un contexte d'expulsions de masse de l'Angola vers la RDC et après avoir participé à des rencontres de femmes victimes en RDC, j'ai décidé de rencontrer les autorités angolaises », a-t-elle ajouté.

Le 12 février dernier, 182 viols avaient été signalés dans sept villages le long de la frontière pour le seul mois de janvier. Les femmes victimes de ces viols rapportaient qu'elles avaient été violées par des forces de sécurité en uniforme alors qu'elles étaient expulsées d'Angola. Une mission d'évaluation de l'ONU a confirmé 1.357 cas de viol dans un seul village au cours d'une période de six à huit mois l'an dernier.

« Lorsqu'il s'agit de violence sexuelle, il existe toujours un grand nombre de cas qui ne sont pas signalés », a souligné Margot Wallström. « En dialoguant avec les autorités angolaises, nous avons décidé que la prévention de la violence sexuelle et la lutte contre l'impunité pour ce type de crimes devraient être le point de départ de nos efforts conjoints », a-t-elle précisé.

A Luanda, la Représentante spéciale a rencontré le Ministre adjoint de la famille, le Gouverneur et le Vice-gouverneur de la région Luanda Norte, zone qui partage une frontière avec la RDC. Elle a également été visité l'un des postes frontières de cette région ainsi qu'un camp de réfugiés situé près de la frontière.

Des mesures pratiques ont été décidées pour renforcer la tolérance zéro sur les abus sexuels au sein de l'armée et de la police.

« Le gouvernement a également promis de faciliter la participation de l'ONU et l'Organisation internationale des migrations (OIM) dans les zones concernées », a expliqué la Représentante spéciale.