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L'ONU appelle les Etats à réduire les coûts des traitements du VIH/Sida

L'ONU appelle les Etats à réduire les coûts des traitements du VIH/Sida

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Le Programme commun des Nations Unies pour le VIH/Sida (ONUSIDA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont exprimé mardi leur profonde inquiétude au regard des coûts excessifs des traitements destinés aux malades du VIH/Sida et du manque d'accès pour la plupart des malades dans le monde.

« Nous sommes gravement inquiets sur l'avenir des programmes de traitements du VIH. Seul un tiers des personnes dans le besoin a accès aux traitements », a dit le Directeur adjoint de l'ONUSIDA, Paul De Lay.

« Dans le climat économique actuel le long terme est un défi. Les pays doivent utiliser tous les moyens mis à leur disposition, y compris les flexibilités commerciales relatives au droit de la propriété intellectuelle afin de garantir l'accès aux services de soins de traitement du VIH et d'atteindre les populations dans le besoin », a-t-il ajouté.

Les trois agences onusiennes exhortent les pays à utiliser le droit de la propriété intellectuelle et les flexibilités commerciales fixées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Déclaration de Doha relatives aux Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et qui permettent aux Etats de réduire les prix des traitements et d'étendre l'accès aux soins pour les populations les plus vulnérables.

A la fin de l'année 2009, environ 15 millions de personnes étaient dans le besoin d'un traitement VIH et plus de 5,2 millions de personnes avaient accès à la thérapie sur le long-terme. Ces 10 dernières années, le coût annuel des traitements de base contre le VIH/Sida pour les pays en développement a diminué de presque 99% passant de 10.000 dollars par malade en 2000 à moins de 116 dollars en 2010.

« Des millions de personnes dans les pays en développement dépendent maintenant des stocks à prix réduits des traitements de base contre le VIH. Si leur traitement est interrompu, des résistances aux médicaments peuvent se développer et ces patients vont être obligés de prendre des traitements plus complexes. Cela peut revenir jusqu'à six fois plus cher que le traitement le plus simple », a expliqué le Directeur du Département VIH/Sida à l'OMS, le Docteur Gottfried Hirnschall.

Pour le Directeur du Département du VIH/Sida au PNUD, Jeffrey O'Malley, « utiliser les flexibilités commerciales va permettre aux pays de déposer des brevets et d'utiliser les mécanismes définis dans les accords de Doha afin de faciliter l'accès aux antirétroviraux génériques ».

Par exemple, le Brésil a utilisé ces mécanismes afin de réduire le coût d'une dose de traitement de 1,60 dollar l'unité à 0,45 dollar pour la version générique. De telles différences ont des implications décisives sur la capacité des autorités nationales à accroître l'accès des médicaments aux malades notamment, les plus vulnérables.