L'actualité mondiale Un regard humain

Côte d'Ivoire : l'Envoyé de l'ONU voit des signes d'un début de sortie de crise

Côte d'Ivoire : l'Envoyé de l'ONU voit des signes d'un début de sortie de crise

Choi Young-Jin, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire.
Après 100 jours d'impasse politique en Côte d'Ivoire, le Représentant spécial de l'ONU dans le pays, Y J Choi, commence à observer des signes prometteurs d'un début de sortie de crise. Selon lui, la population ne soutient pas le camp de l'ancien Président Laurent Gbagbo, les forces militaires acquises au Président Alassane Ouattara gagnent du terrain et les sanctions financières commencent à sérieusement gêner le camp Gbagbo.

Après 100 jours d'impasse politique en Côte d'Ivoire, le Représentant spécial de l'ONU dans le pays, Y J Choi, commence à observer des signes d'un début de sortie de crise. Selon lui, la population ne soutient pas le camp de l'ancien Président Laurent Gbagbo, les forces militaires acquises au Président Alassane Ouattara gagnent du terrain et les sanctions financières commencent à sérieusement gêner le camp Gbagbo.

« Nous sommes préoccupés par la souffrance de la population. Il y a environ 400 morts. Mais il y a des signes prometteurs qui annoncent le commencement de la fin. La population est confiante dans la vérité des élections ce qui signifie que la population ne soutient pas le camp du Président Gbagbo. Deuxième signe, les mesures financières commencent à faire effet. Le camp du Président Gbagbo commence à avoir des difficultés pour payer ses fonctionnaires et ses soldats », a déclaré lundi Y J Choi dans un entretien accordé à Radio France internationale (RFI).

« La décision de l'Union africaine (UA), la semaine dernière, est une décision très importante. Elle demande directement au Président Gbagbo de changer sa position. A Abidjan aussi, la situation est très inquiétante pour le camp du Président Gbagbo puisque le nord est complètement sous le contrôle des forces favorables au Président Ouattara », a-t-il ajouté.

Selon le Représentant spécial, les militaires loyaux à Laurent Gbagbo « ont perdu beaucoup d'enthousiasme ».

« Le moral n'est pas très haut. Regardez les activités des protagonistes du camp du Président Gbagbo : au début, ils étaient très actifs, mais ces jours ci, il n'y a presque rien. Militaires, civils, Jeunes patriotes ne sont plus très actifs. Aussi si vous regardez la télévision à 20 heures, cela devient beaucoup plus calme et beaucoup moins agressif », a souligné Y J Choi.

Il a estimé qu'il était encore trop tôt pour savoir si le rapport de force a changé mais il a insisté sur le travail de protection des populations civiles effectuées par les Casques bleus de l'Opération des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire (ONUCI) qui est parvenue jusqu'à présent à agir « là où il y a le danger de massacre des civils, tel qu'à Abobo ».

« Les régions frontalières entre le Libéria et la Côte d'Ivoire sont maintenant sous le contrôle des forces favorables au Président Ouattara », a précisé le chef de l'ONUCI.

« Je crois que la solution militaire comporte toujours un grand danger puisque cela change la dynamique. La dynamique maintenant c'est la démocratie, la légitimité, les élections. Si on opte pour une option militaire, le gagnant c'est le gagnant. Donc il ne faut pas changer la dynamique », a-t-il conclu.

Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 370.000 personnes ont fui Abidjan et l'ouest de la Côte d'Ivoire, et 76.956 réfugiés ont été enregistrés à ce jour au Libéria. Au total, le total 500.000 personnes sont déracinées.