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En visite en RDC, Amos appelle à protéger les civils

En visite en RDC, Amos appelle à protéger les civils

Valerie Amos.
En visite dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a constaté mercredi que les civils vivant dans les Kivus manquaient de protection face aux attaques régulières de groupes armés et avaient besoin d'assistance humanitaire.

« La réalité quotidienne de nombreuses personnes dans la province est immensément difficile. Des hommes armés attaquent régulièrement les villages, pillent, violent, mutilent, tuent, kidnappent et brûlent les villages avant de partir », a déploré Mme Amos au premier jour de sa visite dans la province du Nord-Kivu.

« Cela force des communautés entières à vivre dans une perpétuelle fuite, vivant de l'aide humanitaire », a-t-elle ajouté.

Depuis 2009, plus de 500.000 personnes déplacées sont retournées vivre dans leurs villages d'origine quand la situation sécuritaire s'est stabilisée. Cependant, nombre d'entre elles sont de nouveau forcées de fuir, a déploré le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué.

« La violence sexuelle est également le symptôme d'un problème plus profond. Des communautés entières sont privées de leur droit à une vie digne », a souligné Valerie Amos. Au cours des 12 dernières années de conflit, environ 200.000 femmes ont été violées en RDC, dont au moins 120 depuis le début 2011.

La Chef de l'humanitaire de l'ONU a également déploré le nombre d'incidents affectant directement les travailleurs humanitaires. En 2010, 200 incidents ont touché les humanitaires dans les Kivus contre 179 en 2009. Plus de 80% de ces incidents ont concerné du personnel d'organisations non gouvernementales qui sont des partenaires cruciaux pour les Nations Unies.

« L'aide humanitaire peut sauver des vies et soulager les souffrances mais les racines de la crise doivent être réglées », a appelé la Secrétaire générale adjointe. « Le soutien au désarmement, à la démobilisation et la réintégration et les efforts pour mettre un terme à l'impunité et poursuivre ceux qui sont responsables de ces crimes doivent être renforcés », a-t-elle martelé.

Les Kivus sont le théâtre d'affrontements entre l'armée congolaise et différents groupes armés étrangers comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ou les Forces démocratiques des alliés (ADF) d'Ouganda. Plus de 80% des déplacés vivent chez des proches, ce qui augmente la vulnérabilité de populations déjà dans une situation précaire, conclut OCHA.