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Soudan : le Conseil de sécurité appelle à la retenue après de nouvelles violences

Soudan : le Conseil de sécurité appelle à la retenue après de nouvelles violences

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Deux mois après le référendum d'autodétermination au cours duquel les Sud-Soudanais ont choisi l'indépendance à l'égard du Soudan, des zones proches de la frontière entre le Nord et le Sud ont été témoins d'un regain de violence et de nouveaux combats, amenant le Conseil de sécurité à appeler jeudi toutes les parties à la retenue et à la poursuite du dialogue politique.

Après avoir entendu le Sous-Secrétaire général de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Atul Khare, faire le point de la situation, les membres du Conseil de sécurité se sont dits « profondément préoccupés par les récents combats à Abyei », une zone qui doit décider de son rattachement au Nord ou au Sud-Soudan.

Dans une déclaration à la presse lue par le Représentant de la Chine, qui occupe en mars la présidence du Conseil de sécurité, les membres du Conseil « condamnent l'usage de la violence et exhortent toutes les parties à travailler ensemble pour réduire les tensions en mettant en oeuvre les accords conclus à Kadugli en janvier ».

Selon la presse, au moins 70 personnes ont été tuées et deux villages rasés ces derniers jours dans des affrontements dans la région d'Abyei, entre soldats sudistes de la tribu des Ndinkas Ngok et des membres d'une tribu arabe d'éleveurs nomades, les Misserias, alors même qu'un accord avait été trouvé en janvier après des rencontres dans la localité de Kadugli.

Dans leur déclaration, les membres du Conseil de sécurité soulignent « le besoin urgent d'un accord politique sur le statut d'Abyei, dans le cadre des discussions en cours entre les parties à l'Accord de paix global menées sous l'égide de l'Union africaine ». Signé en 2005, l'Accord de paix global (APC) a mis fin à la guerre civile entre le gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan.

Selon la presse, des responsables du Nord et du Sud sont actuellement réunis à Addis Abeba, en Ethiopie, pour régler plusieurs questions en suspens avant la proclamation officielle de l'indépendance du Sud en juillet prochain.

Le statut de la région d'Abyei, riche en pétrole et située entre le Nord et le Sud est au coeur de ces discussions, en raison de l'impossibilité d'organiser en janvier dernier, comme prévu initialement par l'ACP, un référendum d'autodétermination permettant à la population de choisir entre un rattachement au Sud ou au Nord du Soudan.

Dans leur déclaration commune, les membres du Conseil de sécurité ont aussi « exhorté les parties à coopérer avec la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) qui est là pour les aider à résoudre leurs différends ».

Par ailleurs, les membres du Conseil de sécurité ont « condamné la reprise des combats à Jonglei et son impact sur les civils », soulignant « la nécessité d'éviter de nouveaux affrontements ».

Selon la presse, ces combats ont commencé le lundi 28 février dans la région de Fangak, dans le nord de l'Etat de Jonglei, au Sud Soudan. Ils ont opposé l'armée du Sud Soudan aux troupes d'un chef sudiste local, le général George Athor, entré en rébellion l'année dernière, après avoir perdu les élections pour le poste de gouverneur de Jonglei. Plus de 200 personnes ont péri dans ces affrontements, dont une majorité de civils.

Dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité ont donc « exhorté la MINUS à surveiller la situation sur le terrain à Abyei et à Jonglei » et « d'assurer la protection des civils comme le prévoit son mandat ».

La MINUS a indiqué de son côté qu'elle avait commencé à accroître sa présence à Abyei en ajoutant une compagnie aux quatre compagnies actuellement sur place. « Le déploiement renforcé intensifiera la fréquence des patrouilles dans la Zone administrée d'Abyei ainsi que celle des patrouilles à pied dans la ville d'Abyei pour accroître la visibilité des troupes de la MINUS », a dit la Mission.