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L'OIT et l'ONUDI déçues par la décision du Royaume Uni d'arrêter sa contribution

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L'OIT et l'ONUDI déçues par la décision du Royaume Uni d'arrêter sa contribution

L'Organisation internationale du travail (OIT) et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) se sont déclaré surprises et déçues par la décision du Royaume Uni de mettre un terme à sa contribution financière à ces deux institutions multilatérales.

« L'OIT apprécie pleinement l'engagement du gouvernement du Royaume-Uni pour maximiser l'impact du travail de coopération au développement des organisations multilatérales, en particulier dans le climat économique actuel, et comprend ses objectifs d'assurer la transparence la plus totale possible quant à l'utilisation de l'aide au développement. Ce sont des objectifs que nous partageons, en particulier la nécessité de garantir la meilleure utilisation des ressources », a souligné jeudi l'Organisation dans un communiqué de presse.

« Premièrement : l'OIT est surprise par les conclusions de ce rapport; elles diffèrent sensiblement de l'évaluation externe que le Département britannique pour le développement international (DFID) avait publiée il y a moins d'un an et qui couvrait son partenariat avec l'OIT sur la période 2006-2009 de l'Accord cadre de partenariat (ACP). Cette évaluation avait conclu à la nécessité de poursuivre le partenariat avec l'OIT », a rappelé l'OIT.

L'évaluation poursuivait ainsi : « Si l'on se base sur la performance de l'ACP 2006-2009 et notre intérêt commun pour le développement international, le DFID devrait envisager d'apporter un appui financier à l'OIT dans la période qui suivra l'ACP », c'est-à-dire au-delà de 2010.

« L'OIT est fière des résultats obtenus par ses mandants grâce aux conseils, à la formation et à l'assistance qu'elle leur a dispensée en temps voulu. Les ressources mises à disposition – quelque 5 millions de livres sterling par an dans le cas du DFID – sont utilisées pour des interventions stratégiques à bas coût dans un certain nombre de pays, pas pour des programmes de développement à grande échelle », a expliqué l'OIT.

« Nous pensons que ces programmes ne doivent pas être jugés à l'aune de la taille ou du volume mais en termes du bon usage de l'argent investi dans les domaines clés d'élaboration de politiques relatives aux problèmes de marché du travail, à la fixation de normes, au développement des entreprises et à la création d'institutions qui sont des priorités pour nos mandants », poursuit le communiqué.

Selon l'institution onusienne, le rapport s'appuie sur l'examen de 10 pays. Sur environ 800 projets en cours dans 100 pays dans le monde, l'OIT a été évaluée dans quatre pays dans lesquels sont menés 33 projets au total. Le nombre des projets qui ont été réellement examinés « n'apparaît pas clairement ». Le rapport est établi à partir « d'un échantillon de taille nettement limitée ». Ses conclusions ne sont « donc pas nécessairement valables à l'échelle mondiale et ne peuvent pas non plus servir pour porter une appréciation générale de la performance globale de l'OIT comme cela fut le cas lors de la présentation du rapport à la presse », a estimé l'OIT.

« Tenant compte de ce qui précède, l'OIT voudrait par conséquent inviter le DFID, les autres départements ministériels concernés et les organisations britanniques de travailleurs et d'employeurs – le Congrès des Syndicats et la Confédération de l'industrie britannique – à engager la discussion avec l'OIT sur ce que nous pouvons apprendre du rapport sur l'aide multilatérale du DFID, sur la façon dont l'OIT et le gouvernement britannique peuvent continuer à travailler ensemble pour améliorer la performance de l'OIT comme nous l'avons déjà fait par le passé, et sur les possibilités de prolonger notre partenariat pour promouvoir le travail décent », a conclu l'Organisation.

De même, le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Kandeh Yumkella, s'est dit « déçu » par la décision du Royaume Uni de mettre un terme à sa contribution financière.

« Le partenariat avec le Royaume Uni a été important pour l'ONUDI en tant qu'institution. Nous avons travaillé sur les activités programmatiques et mené les réformes nécessaires pour obtenir de meilleurs résultats », a-t-il ajouté en soulignant qu'il espérait que le pays change d'avis d'ici la date effective de la décision, le 31 décembre 2012.