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Côte d'Ivoire : l'ONU s'excuse auprès du Bélarus pour un rapport inexact

Côte d'Ivoire : l'ONU s'excuse auprès du Bélarus pour un rapport inexact

Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix.
Les Nations Unies se sont excusées publiquement mercredi auprès du Bélarus pour un rapport inexact de sa mission en Côte d'Ivoire affirmant qu'il avait fourni des hélicoptères d'attaque à l'ancien Président Laurent Gbagbo en violation de l'embargo sur les armes visant ce pays.

« Bien sûr, il s'agit d'un incident malencontreux et le rapport est inexact », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, lors d'un point de presse au siège de l'ONU à New York.

M. Le Roy a précisé que l'information venait d'un rapport adressé au Groupe d'experts établi par le Conseil de sécurité pour surveiller l'embargo sur les armes visant la Côte d'Ivoire. Ce rapport faisait état de trois hélicoptères d'attaque et d'équipements associés qui devaient être livrés aux forces loyales à M. Gbagbo.

Dimanche soir, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a déclaré avoir reçu des informations indiquant qu'un avion correspondant à cette description avait atterri à Yamoussoukro. Etant donné la gravité de la question, il a été décidé de rendre publique cette information.

« J'ai présenté au nom du Département des opérations de maintien de la paix et des Nations Unies notre profond regret et nos excuses au Bélarus et je salue particulièrement le fait que les autorités du Bélarus ont reconfirmé leur plein respect de l'embargo », a dit Alain Le Roy après avoir rencontré le chargé d'affaires biélorusse, Zoya Kolonta.

Le Bélarus a vérifié qu'aucune compagnie privée biélorusse n'avait de contrat d'armement en Côte d'Ivoire, a-t-il ajouté, s'excusant pour les dégâts causés.

« C'est l'ONUCI qui a produit ce rapport inexact et bien sûr en tant que chef du Département des opérations de maintien de la paix j'en assume la responsabilité », a dit M. Le Roy, ajoutant que de telles erreurs étaient extrêmement rares alors que le DOMP fait très attention à l'exactitude de ses rapports.

Le Conseil de sécurité a imposé un embargo sur les armes visant la Côte d'Ivoire en 2004 après que la guerre civile en 2002 a divisé le pays entre le nord contrôlé par les rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement.

La Côte d'Ivoire fait face à une crise politique depuis que M. Gbagbo a refusé de quitter son poste malgré la victoire de son adversaire Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre. Cette victoire a été certifiée par l'ONU.

Les tensions ont depuis augmenté, avec les forces loyales à M. Gbagbo attaquant des convois de l'ONU et des civils à Abidjan, la capitale commerciale. Des responsables de l'ONU ont exprimé leur préoccupation au sujet d'une possible reprise de la guerre civile.