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Libye : le PAM craint une crise de grande ampleur et appelle à agir

Libye : le PAM craint une crise de grande ampleur et appelle à agir

A la frontière tunisienne, la chef du PAM, Josette Sheeran, discute avec des gens qui ont fui les violences en Libye.
En mission à la frontière tuniso-libyenne, la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Josette Sheeran, a appelé la communauté internationale à agir immédiatement pour empêcher une catastrophe humanitaire dans la région et spécialement en Libye.

« Il est clair que le monde doit augmenter son aide humanitaire pour empêcher une catastrophe en Libye. Nous appelons à bénéficier d'un accès humanitaire spécialement à l'ouest de la Libye. La pénurie de nourriture ne doit pas être utilisée comme une arme », a prévenu la chef du PAM, dans une déclaration publiée mercredi.

« Le PAM fait face à deux crises urgentes : le besoin d'aide alimentaire pour ceux qui fuient la Libye et traversent les frontières vers la Tunisie et l'Egypte et la menace qui pèse sur les systèmes de distributions de l'aide alimentaire spécialement en Libye où les stocks s'épuisent », a-t-elle précisé.

Le PAM a lancé une opération d'urgence afin de fournir une aide alimentaire à 2,7 millions de personnes en Libye, Egypte et en Tunisie. L'agence onusienne a planifié ses opérations pour les trois prochains mois afin de rétablir la sécurité alimentaire dans la région.

« La première cargaison de 80 tonnes de biscuits énergétiques, arrivée lundi, a été distribuée à la frontière. Nous avons également redirigé des cargaisons de blé et de farine de blé à la frontière tunisienne et au port libyen de Benghazi où des vivres ont été pré-positionnés en cas de besoin », a expliqué Josette Sheeran.

« Le PAM a une forte présence en Libye et nous sommes en train de mener des missions d'évaluation qui nous permettront de rapidement porter assistance aux personnes les plus vulnérables. Nous appelons le monde à agir immédiatement et à soutenir cet appel », a-t-elle conclu.

De son côté, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a alloué mercredi 5 millions de dollars du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires pour venir en aide aux gens ayant fui les violences en Libye.

Au 1er mars, 147.000 personnes avaient fui la Libye vers les pays voisins, l'Egypte, la Tunisie et le Niger, a précisé le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA). La grande majorité de ces gens sont des travailleurs migrants cherchant à retourner dans leur pays d'origine.

De leur côté, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont lancé mardi un appel d'urgence à tous les gouvernements pour l'évacuation humanitaire massive de dizaines de milliers d'Egyptiens et de ressortissants d'autres pays tiers ayant fui la Libye vers la Tunisie.

Le HCR et l'OIM, en consultation avec les gouvernements égyptien et tunisien, ont établi un programme d'évacuation humanitaire commun qui vise à accroître les efforts entrepris pour soulager la crise humanitaire à la frontière tunisienne.

Les deux organisations lancent un appel également aux gouvernements afin qu'ils soutiennent ce programme sans tarder, en offrant un soutien financier et logistique massif et en mettant à disposition du personnel expert ainsi que du matériel, dont des avions et des bateaux.

Plus de 75.000 personnes, dont la grande majorité est de nationalité égyptienne, ont franchi la frontière avec la Tunisie depuis le 19 février. Selon le HCR, 40.000 personnes attendent du côté libyen de pouvoir franchir la frontière. Les deux organisations considèrent que cette opération est essentielle car la situation de surpopulation à la frontière s'aggrave d'heure en heure.

De son côté, dans une déclaration, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale a appelé la communauté internationale et le système des Nations Unies à prendre des mesures urgentes pour protéger les travailleurs migrants, réfugiés et autres groupes minoritaires en Libye.