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Zimbabwe : Pillay réclame la libération de 45 défenseurs des droits de l'homme

Zimbabwe : Pillay réclame la libération de 45 défenseurs des droits de l'homme

Navi Pillay.
La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a exprimé mardi sa profonde inquiétude sur la détention illégale et les mauvais traitements endurés par 45 représentants de la société civile au Zimbabwe. Ils auraient été arrêtés au motif de trahison pour avoir discuté des événements en Egypte et en Tunisie. La Haut commissaire a appelé à leur rapide libération.

« Beaucoup de personnes en Afrique du Nord qui ont indiqué clairement et bruyamment qu'il n'y a pas de démocratie sans liberté d'expression et d'assemblée », a déclaré mardi Navi Pillay dans un communiqué de presse. « Il est à la fois ironique et troublant qu'au Zimbabwe, des militants sont en train d'être arrêtés et maltraités simplement pour avoir discuté des efforts menés en Afrique du Nord pour amener les changement au travers de manifestations pacifiques », a-t-elle ajouté.

Le 19 février dernier, la police a arrêté le coordonnateur de l'Organisation de l'Internationale socialiste et 44 autres militants des droits de l'homme et pour la justice sociale qui ont organisé une table ronde sur les récents événements en Tunisie et en Egypte. Les militants ont été emprisonnés au motif de trahison.

« Ces arrestations apparaissent comme une répression sévère grandissante contre la société civile et les membres de l'opposition et comme un signal clair que l'existence d'une démocratie consolidée est encore loin d'être garantie au Zimbabwe », a souligné Navi Pillay.

« Tous ceux qui sont illégalement en détenus doivent être relâchés sans délais. La liberté d'expression et d'assemblée sont des droits garantis par le droit zimbabwéen et le droit international », a-t-elle ajouté.

La Haut commissaire a noté que le respect de la diversité d'opinion politique est au fondement de la démocratie et de la bonne gouvernance telles que mentionnées par l'Accord politique global signé en 2008 qui avait abouti à la composition d'un gouvernement d'union nationale.

Navi Pillay a appelé le gouvernement « à tenir ses promesses de mettre un terme à la polarisation, la division, le conflit et l'intolérance qui ont causé tellement de dégâts à l'élaboration d'une nation prospère, pacifique et démocratique ».

« Je vois dans ces arrestations injustifiables un grave retour en arrière, spécialement avec les élections qui doivent se tenir cette année », a souligné la Haut commissaire. « Le gouvernement a besoin de prendre des mesures, en commençant par la libération des militants et la restauration de la confiance dans le processus politique du pays », a-t-elle conclu.