Libye : au Conseil des droits l'homme, l'ONU demande de traduire les paroles en actes

Le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseiph Deiss, et le Président du Conseil des droits de l'homme, Sihasak Phuangketkeow, ont également appelé à traduire les paroles en actes.
« Le dialogue, la collaboration et le partenariat au-delà des considérations politiques sont cruciaux », a déclaré Navi Pillay. Elle a appelé les Etats membre à « examiner les options réalistes » qui pourraient permettre au Conseil des droits de l'homme de mieux défendre les droits humains là où ils sont bafoués depuis longtemps ainsi que dans les situations d'urgence.
Evoquant la situation au Moyen-Orient en Afrique du Nord, elle a tenu à souligner « encore une fois que les récentes manifestations ont éclaté à cause de conditions économiques, d'un environnement politique étouffant, d'un manque de justice et dans un sens à cause du manque d'espoir ».
Vendredi dernier, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a décidé, lors d'une séance spéciale consacrée à la situation en Libye, de créer une commission d'enquête indépendante et internationale pour faire la lumière sur la répression dans ce pays contre des manifestants pacifiques et a demandé à l'Assemblée générale de l'ONU de suspendre la Libye du Conseil.
Présent à l'ouverture de la seizième session du Conseil des droits de l'homme, le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss a annoncé que l'organe qu'il préside se réunirait d'urgence le 1er mars à New York pour examiner les recommandations du Conseil.
« La situation en Libye est profondément choquante », a dit Joseph Deiss. L'inaction du Conseil et des Nations Unies provoquerait une grande perte de crédibilité, a-t-il ajouté.
Le Président du Conseil des droits de l'homme, Sihasak Phuangketkeow, a aussi souligné l'importance de la mise en uvre d'actions concrètes.
« Nous devons garantir que nos déclarations dans cette enceinte, aussi éloquentes soient-elles, les résolutions que nous adoptons, quelque soit leur nombre, se traduisent en actions concrètes qui ont un impact significatif sur le terrain et améliorent la vie des peuples », a-t-il dit.
Samedi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté des sanctions contre les autorités libyennes, incluant la saisine de la Cour pénale internationale, un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs.
Dans une résolution adoptée à l'unanimité, les membres du Conseil de sécurité regrettent vivement « les violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme, notamment la répression exercée contre des manifestants pacifiques » et considèrent que « les attaques systématiques et généralisées qui se commettent en Jamahiriya arabe libyenne contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l'humanité ».
Pour Navi Pillay, la résolution du Conseil de sécurité donne à la communauté internationale une plateforme solide d'action.