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Côte d'Ivoire : l'ONU exhorte à la retenue après de violents combats dans l'Ouest

Un poste d'observation de l'ONU en Côte d'Ivoire.
Un poste d'observation de l'ONU en Côte d'Ivoire.

Côte d'Ivoire : l'ONU exhorte à la retenue après de violents combats dans l'Ouest

Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Ndolamb Ngokwey, a appelé lundi à la retenue et à la protection des populations civiles, alors que des violents combats se déroulent depuis jeudi dans l'Ouest du pays et dans la commune d'Abobo à Abidjan.

Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Ndolamb Ngokwey, a appelé lundi à la retenue et à la protection des populations civiles, alors que des violents combats se déroulent depuis jeudi dans l'Ouest du pays et dans la commune d'Abobo à Abidjan.

« Ces combats ont poussé 22.000 personnes à se réfugier au Libéria et forcé des dizaines de milliers d'autres à l'exode à l'intérieur du pays », a souligné l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) dans un communiqué. « Ce dimanche encore, de longues colonnes de femmes, d'enfants et d'hommes fuyant les combats avec quelques effets personnels pouvaient être vues sur plusieurs grands boulevards d'Abidjan. Certains quartiers d'Abobo, une commune de plus de 1,5 million d'habitants, se vident littéralement de leur population ».

Ndolamb Ngokwey a appelé « toutes les personnes à protéger et épargner les populations civiles et à respecter leur dignité ; qu'elles n'utilisent pas les habitants comme des boucliers humains et les laissent sortir librement hors des zones de combats. »

Alors que les femmes et les enfants, traumatisés, n'ont pas dormi, pour certains, depuis trois nuits et sont encore pris entre deux feux, M. Ngokwey a réclamé que « des garanties soient données par les parties concernées aux équipes humanitaires afin de permettre l'évacuation des blessés, des personnes âgées ou handicapées incapables de se déplacer seules. » « Les cadavres qui jonchent les rues doivent être inhumés, au plus vite, dans le respect de la dignité humaine », a-t-il ajouté.

La situation en Côte d'Ivoire a été lundi à Dakar (Sénégal), au centre de la 20e réunion de haut niveau des Représentants spéciaux du Secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest.

Les participants ont exprimé leur préoccupation devant l'aggravation de la crise ivoirienne et ont insisté sur la nécessité de lui trouver une solution pacifique dans les meilleurs délais, ceci aussi bien pour la Côte d'Ivoire que pour la sous-région.

Par ailleurs, le Groupe d'experts établi par le Conseil de sécurité pour surveiller l'embargo sur les armes contre la Côte d'Ivoire a signalé qu'il avait reçu des informations selon lesquelles trois hélicoptères d'attaque et des équipements associés devaient arriver du Bélarus pour être livrés aux forces loyales au Président sortant Laurent Gbagbo, a indiqué lundi le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU.

Dimanche soir, l'ONUCI a indiqué qu'un avion avait atterri à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, mais le Groupe d'experts n'a pas été en mesure de le confirmer. Une équipe mixte composée de membres du Groupe d'experts et d'un officier de l'ONUCI appartenant à la cellule sur l'embargo s'est rendue à l'aéroport mais n'a pas été mesure de vérifier l'information et a dû partir.

« Malgré les sévères restrictions à la liberté de mouvement de la Mission, l'ONUCI continue de surveiller les activités à l'aéroport pour vérifier ces informations », a ajouté le porte-parole.

A la lumière de ces informations, le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dit dans une déclaration publiée dimanche soir que cette livraison de matériel militaire constituerait "une grave violation" de l'embargo qui a été instauré en 2004.

Le Secrétaire général de l'ONU a appelé "au plein respect de l'embargo sur les armes visant la Côte d'Ivoire".