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Côte d'Ivoire : de nouveaux affrontements font craindre la reprise de la guerre civile

Côte d'Ivoire : de nouveaux affrontements font craindre la reprise de la guerre civile

Des partisans du Président élu Alassane Ouattara blessés lors de manifestations sont traités au quartier général de l'ONUCI en Côte d'Ivoire.
L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a reçu jeudi des informations « très inquiétantes » sur des affrontements entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), loyales au Président sortant Laurent Gbagbo, et les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), alliées au Président élu Alassane Ouattara, dans la région des Dix huit montagnes.

L'ONUCI estime « qu'une telle confrontation risque d'entraîner la reprise du conflit armé et de constituer une violation du cessez-le-feu ». « La reprise des affrontements aurait des conséquences graves pour le peuple ivoirien et pour la sous-région » et « viendrait accroître davantage la tension qui est montée d'un cran au cours des derniers jours avec l'utilisation d'armes lourdes », ajoute la force onusienne dans un communiqué publié jeudi.

Dans ce contexte, elle réitère son appel « à la retenue pour éviter l'embrasement du pays » et « exhorte toutes les parties à user de moyens pacifiques pour sortir de la crise postélectorale actuelle ».

Un nouveau rapport publié mercredi par la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Navi Pillay, souligne les violations permanentes des droits de l'homme en Côte d'Ivoire depuis le second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 et appelle à traduire en justice les responsables de ces violations afin de garantir la sécurité des populations civiles.

Alors que la période couverte par le rapport s'arrête au 31 janvier 2011, les experts ont observé depuis une tendance constante à la violation des droits de l'homme. Le document fait ainsi état d'au moins 300 morts, la plupart dans des exécutions extrajudiciaires perpétrées par des éléments des forces de sécurité loyales au Président sortant Laurent Gbagbo qui a été battu lors de l'élection présidentielle. « Pour la seule journée du 22 février, 16 assassinats ont ainsi été dénombrés », déplore jeudi le HCDH dans un communiqué.

Les experts onusiens mettent en avant de nombreuses exécutions extrajudiciaires, enlèvements et disparitions forcées, ainsi qu'un usage excessif de la force, des pillages de propriétés et des incitations continues à la violence de la télévision d'Etat.

Selon le HCDH, la plupart de ces violations sont perpétrées dans les zones sous contrôle de Laurent Gbagbo et de ses partisans, dans le sud et l'ouest du pays et à Abidjan. Quelques incidents ont également été relevés dans les zones contrôlées par les Forces nouvelles.

Dans son rapport, Navi Pillay a par ailleurs également exprimé son inquiétude face aux restrictions à la liberté de mouvements des patrouilles de l'ONUCI et de sa Division des droits de l'homme imposées par les partisans de Laurent Gbagbo.