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Libye : l'ONU rappelle que les auteurs de violences devront rendre des comptes

Libye : l'ONU rappelle que les auteurs de violences devront rendre des comptes

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Alors que les autorités libyennes répondent par la force aux manifestations qui agitent le pays, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, les a appelées une nouvelle fois mardi soir à écouter la voix de leur peuple et à ne pas recourir à la violence.

« Les dirigeants doivent écouter la voix de leurs peuples. Ils doivent prendre en compte leurs aspirations légitimes à la liberté et aux droits de l'homme. Les changements en cours sont historiques. Notre message doit être fort : pas de violence », a dit Ban Ki-moon à propos de la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient dans un discours à l'occasion d'un gala à Los Angeles organisé par le « Global Creative Forum (GCF) ». Le GCF est une association à but non-lucratif qui oeuvre au renforcement des relations entre les industries du cinéma, de la télévision, du divertissement et de l'Internet, et des organisations internationales comme l'ONU.

Ban Ki-moon a estimé qu'il était « impératif que la communauté internationale maintienne son unité et agisse ensemble pour assurer une transition prompte et pacifique ».

« Le temps du changement, c'est maintenant », a-t-il estimé, avant de souligner que cela nécessitait « un dialogue et des réformes, et non la répression ». « Laissez-moi être direct : les responsables de violences contre des civils devront rendre des comptes », a-t-il encore insisté, rappelant l'importance de la lutte contre l'impunité.

Le Secrétaire général s'est félicité de la déclaration commune adoptée mardi par le Conseil de sécurité de l'ONU et condamnant la violence en Libye, ainsi que de la position de la Ligue des Etats arabes, qui a suspendu la participation libyenne, une première dans l'histoire de l'organisation régionale panarabe.

« Ensemble, les actions de la Ligue des Etats arabes et du Conseil de sécurité soulignent la détermination collective de la communauté internationale », a souligné Ban Ki-moon, qui a écourté son séjour à Los Angeles pour rentrer à New York, au siège de l'ONU, et suivre l'évolution de la situation.

Entre temps, deux de ses Conseillers spéciaux, celui sur la prévention du génocide, Francis Deng, et celui sur la responsabilité de protéger, Edward Luck, se sont dits « alarmés par les rapports faisant état du niveau de violence » en Libye.

« Les attaques systématiques et généralisées contre des civils par des militaires, des mercenaires et des avions de combats constituent des violations flagrantes des droits de l'homme et du droit humanitaire international », ont-ils dit dans un communiqué commun rendu public mardi soir.

« Si la nature et l'ampleur de telles attaques sont confirmées, elles pourraient constituer des crimes contre l'humanité », ajoutent-ils, avant de rappeler « aux autorités en Libye, mais aussi dans n'importe quel autre pays confronté à de vastes manifestations populaires », que « les Etats membres de l'ONU se sont engagés à protéger les populations en prévenant les génocides, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique, et les crimes contre l'humanité ».

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a d'ailleurs annoncé qu'il se réunirait vendredi 25 février, au Palais des Nations, à Genève, pour une réunion spéciale sur la situation en Libye, la première de son histoire sur la situation interne de l'un de ses membres.

De son côté le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a rappelé que la Libye n'était pas partie au Statut de Rome et que par conséquent, la CPI ne pouvait intervenir et enquêter « que si les autorités libyennes acceptent la compétence de la Cour ». « À défaut, le Conseil de sécurité de l'ONU peut prendre l'initiative de déférer la situation à la Cour », a-t-il toutefois précisé.