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La sécheresse en Somalie et au Kenya annonce un désastre humanitaire

La sécheresse en Somalie et au Kenya annonce un désastre humanitaire

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La sécheresse qui frappe la Somalie a exacerbé la crise humanitaire dans le pays et entrainé de nouveaux déplacements de population vers les camps de réfugiés situés au Kenya, a mis en garde jeudi la Secrétaire général adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York.

« A l'heure où nous parlons, il y a d'importants mouvements de population à partir des régions somaliennes de Hiran et du Moyen Shabelle vers le Kenya. Les gens se déplacent en raison de la détérioration des conditions de vie, du manque d'eau, de nourriture et de moyens de subsistance », a-t-elle déclaré.

Valerie Amos, qui s'est rendue en Somalie et au Kenya au début du mois, a poursuivi en indiquant que les familles somaliennes vendaient leurs biens, y compris leurs maisons et leurs terres, pour pouvoir entreprendre le voyage vers le Kenya et les camps de réfugiés le long de la frontière.

« Le taux de malnutrition chez les enfants, déjà à des niveaux d'urgence en Somalie, a encore augmenté et environ 2,4 millions de personnes – 32% de la population somalienne - ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence. Je ne peux pas insister assez sur l'importance de trouver une solution politique en Somalie. Il n'y a que ça qui permettra à la population de vivre dans la paix et la dignité », a-t-elle insisté.

Depuis 1991 et le renversement de Muhammad Siad Barre, la Somalie n'a plus de gouvernement central. Le pays a plongé dans l'anarchie, le chaos et la guerre civile entre factions rivales, entrainant des dizaines de milliers de morts, de déplacés et de réfugiés.

Abordant ensuite la situation au Kenya, qui subit aussi la sécheresse, Valerie Amos a mis en avant la nécessité « de renforcer la capacité du pays à répondre aux urgences humanitaires liées aux changements climatiques » après avoir rappelé que « les sécheresses récurrentes » étaient « la cause principale des situations d'urgence humanitaires dans le pays ».

« La réduction des risques de catastrophes et la reconstruction doivent être intégrées dans l'action humanitaire, afin d'améliorer la préparation et de renforcer la résistance du pays », a-t-elle ajouté. Elle a aussi exhorté les autorités kenyanes à réinstaller quelques 30.000 personnes toujours sans abri après avoir fuit les violences postélectorales de 2008.

La Secrétaire général adjointe aux affaires humanitaires a également réitéré son appel à la communauté internationale, demandant plus d'assistance pour les quelque 431.000 réfugiés aujourd'hui au Kenya, dont l'écrasante majorité est arrivée de Somalie.

« Nous devons continuer de prêter attention à ce qui se passe dans cette partie du monde ; nous devons toujours veiller à ce que les gens comprennent les conséquences humaines de ces crises ; nous devons continuer à faire tout notre possible pour apporter un soutien aux plus vulnérables dans les deux pays », a-t-elle conclu.