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Kosovo : l'ONU soutient la lutte contre le trafic d'organes

Kosovo : l'ONU soutient la lutte contre le trafic d'organes

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Lamberto Zannier
Suite à la publication d'un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe tirant la sonnette d'alarme sur le trafic d'organes au Kosovo, le Représentant spécial de la Mission d'administration intérimaire de l'ONU dans le pays (MINUK), Lamberto Zannier, a réitéré mercredi devant le Conseil de sécurité le soutien de l'ONU dans la lutte contre le trafic d'organes.

Suite à la publication d'un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe tirant la sonnette d'alarme sur le trafic d'organes au Kosovo, le Représentant spécial de la Mission d'administration intérimaire de l'ONU dans le pays (MINUK), Lamberto Zannier, a réitéré mercredi devant le Conseil de sécurité le soutien de l'ONU dans la lutte contre le trafic d'organes.

« Le Rapporteur spécial de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Dick Marty, fait état d'allégations d'activités criminelles organisées, y compris de trafic d'organes humains par les membres de l'Armée de libération du Kosovo au nord de l'Albanie en 1999. Le 25 janvier l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté une résolution appelant à l'établissement d'une 'enquête sur les allégations de traitement inhumain de la population et trafic illicite d'organes au Kosovo' », a déclaré Lamberto Zannier devant les Etats Membres.

« Pour ma part je réitère le soutien de la MINUK aux autorités en charges d'enquêter », a-t-il ajouté. Selon lui, la Mission État de droit menée par l'Union européenne au Kosovo a donné son accord pour assumer la responsabilité de l'enquête. Il a précisé qu'il était « crucial » qu'une protection « adéquate » soit fournie à tous les témoins de l'enquête.

Au regard des récentes élections au Kosovo, Lamberto Zannier s'est joint à la communauté internationale pour la mise en place d'un gouvernement « qui a les mains propres ». Selon le rapport du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, les élections du 12 décembre dernier et leurs suites, ont freiné la dynamique engendrée par la résolution l'Assemblée générale de septembre 2010, dans laquelle l'Assemblée se félicitait que l'Union européenne (UE) soit disposée à faciliter un dialogue entre Pristina et Belgrade.

« J'espère que la période à venir sera marquée par un nouvel élan dans l'action engagée pour faire progresser le processus de dialogue et que l'évolution ultérieure de la situation à Pristina contribuera à assurer une stabilité politique interne qui facilitera l'ouverture rapide du dialogue », a souligné le chef de l'ONU dans son rapport.

« Le fait que les parties ont toujours la volonté de participer à ce dialogue est à mon sens encourageant et j'exhorte tous les intervenants à conserver leur attitude positive et constructive à cet égard. La concertation est extrêmement utile car elle permet d'examiner et de régler des problèmes de longue date et pourrait ainsi contribuer grandement à consolider la paix, la stabilité et la réconciliation au Kosovo et dans la région », a-t-il ajouté.

Ban Ki-moon a aussi exprimé ses regrets sur le fait « que les représentants de Pristina et de Belgrade ne se soient pas encore rencontrés, je me réjouis que les représentants désignés par l'Union européenne pour faciliter les entretiens aient tenu plusieurs réunions préparatoires avec les parties ».

« À cet égard, je réaffirme que l'Organisation entend continuer à collaborer étroitement avec l'Union européenne pour faire avancer ce processus et je compte tenir le Conseil de sécurité informé sur cette question », a précisé le Secrétaire général.

Les élections législatives, organisées par les autorités du Kosovo sans l'intervention de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), se sont déroulées dans un climat de paix et n'ont pas exacerbé les tensions au sein de la population.

« Cependant, je note que les organisations qui ont suivi ces élections ont exprimé des préoccupations au sujet du respect des normes démocratiques durant le processus électoral. Je remarque également que la participation de la communauté serbe du Kosovo établie au sud du fleuve Ibër/Ibar a fortement augmenté par rapport aux élections précédentes, alors que les Serbes du Kosovo ont boycotté le scrutin dans le nord du Kosovo », a dit Ban Ki-moon.

Au Kosovo du nord, la situation est restée très instable avec des tensions interethniques et une vague d'agressions perpétrées contre des membres de la communauté internationale et contre des Serbes du Kosovo qui avaient des liens avec les autorités kosovares.

Pour Ban Ki-moon le dialogue entre Pristina et Belgrade doit fournir un cadre approprié pour régler les problèmes et trouver des solutions aux tensions au Kosovo du nord. Le fait que certains médias « continuent de se livrer à une présentation déformée des activités menées par la MINUK au Kosovo du nord, qui risque de mettre le personnel des Nations Unies en danger, reste un autre sujet de préoccupation », s'est-il inquiété.

« Je demande instamment à toutes les parties de prendre acte des efforts déployés par la MINUK pour offrir ses bons offices à toutes les communautés du Kosovo du nord et de les appuyer. Le renforcement des relations intercommunautaires et des contacts interconfessionnels peut être très bénéfique pour la sécurité et la pérennité des sites orthodoxes serbes qui subsistent au Kosovo », a souligné le chef de l'ONU.

« J'exhorte les dirigeants religieux locaux de différentes confessions à faire preuve d'un esprit d'ouverture les uns envers les autres et à participer à des manifestations interconfessionnelles, et la communauté internationale à soutenir les dirigeants qui sont susceptibles de jouer un rôle constructif pour combler le fossé qui existe actuellement entre les communautés », a-t-il conclu.

Selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), 2.187 membres de communautés minoritaires volontairement rentrés, dont 850 Serbes du Kosovo, ont été enregistrés en 2010, contre 1.153 en 2009, dont 439 Serbes.