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Tchad : l'ONU appelle à la fin des enfants-soldats dans les groupes armés

Tchad : l'ONU appelle à la fin des enfants-soldats dans les groupes armés

Des soldats tchadiens patrouillant près de la frontière avec le Soudan.
La situation des enfants dans le conflit armé au Tchad s'est améliorée ces deux dernières années même s'il s'avère aujourd'hui impératif que les groupes armés cessent de recruter des enfants, a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport regroupant des données collectées entre juillet 2008 et décembre 2010.

La situation des enfants dans le conflit armé au Tchad s'est améliorée ces deux dernières années même s'il s'avère aujourd'hui impératif que les groupes armés cessent de recruter des enfants, a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport regroupant des données collectées entre juillet 2008 et décembre 2010.

« Le recrutement et l'utilisation d'enfants par les forces armées et les groupes armés se sont poursuivis ces deux années même si de nombreux enfants sont rentrés chez eux après avoir quitté des groupes armés ou après que ces derniers les aient démobilisés », a indiqué Ban Ki-moon dans son rapport rendu public lundi.

« Le gouvernement tchadien doit tout mettre en œuvre pour s'assurer que les droits des enfants sont respectés par tous les groupes armés présents sur son territoire et continuer de faciliter l'accès sans entrave à tous les centres et camps militaires, en particulier à Moussoro, pour l'identification et la libération des enfants intégrés à ces groupes », a-t-il ajouté.

Même si les enfants sont toujours victimes de la violence sexuelle et sexiste et continuent de faire face aux risques considérables que posent les mines et autres explosifs de guerre abandonnés, « la situation d'insécurité qui a prévalu dans l'est du pays en 2008 et 2009 s'est considérablement améliorée en 2010 ».

« Les affrontements qui ont opposé les forces gouvernementales et l'Union des forces de la résistance (UFR) en mai 2009 se sont produits à un moment où la situation politique et militaire et les conditions de sécurité étaient déjà explosives dans l'est du Tchad, Ils ont donné lieu à de graves atteintes aux enfants. L'amélioration ultérieure des relations entre le Tchad et le Soudan à partir de la mi-2009 a favorisé un relâchement de la tension politique », a expliqué le chef de l'ONU.

« Cette nouvelle donne a permis de conclure des arrangements militaires opérationnels, tels que la mise en place, en avril 2010, d'une Force frontalière commune tchado-soudanaise qui, avec l'amélioration de la capacité opérationnelle du Détachement intégré de sécurité (DIS) du Tchad, a eu des répercussions favorables sur la sécurité et la protection des enfants », a-t-il ajouté.

Dans son rapport, le Secrétaire général relève les problèmes qui pourraient naître du retrait complet de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) opéré le 31 décembre 2010.

Selon Ban Ki-moon, « le gouvernement tchadien devrait donner des ordres précis à sa hiérarchie militaire, y compris au niveau local,pour interdire le recrutement et l'emploi d'enfants conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire et du droit international ».

Il s'est dit profondément inquiet de la persistance des viols et autres formes de violences sexuelles, y compris ceux perpétrés par des membres des forces armées.

Entre janvier et décembre 2010, 11 attaques contre du personnel humanitaire ont été signalées, lesquelles n'ont fait aucun mort. Dans la plupart des cas, les véhicules ont été volés, puis abandonnés à la suite de l'intervention des forces de l'ordre. Afin de continuer à protéger les activités humanitaires dans l'optique du retrait de la MINURCAT, le Gouvernement a créé un Bureau de sécurisation et de mouvement (BSM) dans six régions différentes (Abéché, Bahai, Guéréda, Iriba, Koukou, Goz Beida) pour fournir une sécurité renforcée au personnel humanitaire.

Pendant la période examinée, 413 enfants (240 en 2009 et 173 en 2010) ont quitté des forces et groupes armés par des voies formelles et informelles. Ils étaient pour la plupart issus de factions qui ont rejoint les forces gouvernementales à la suite de la signature de plusieurs accords de paix incluant le Front pour le salut de la République (FSR), le Front uni pour le changement (FUC), le Mouvement national pour le redressement (MNR), le Rassemblement des forces pour le changement (RFC), le Conseil démocratique et révolutionnaire (CDR), l'Union des forces de la résistance (UFR), l'Union des forces pour le développement et la démocratie (UFDD), l'Union des forces pour le changement et la démocratie (UFCD), le Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN), et le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT).

« Tous les groupes d'opposition armés sont instamment priés d'arrêter d'utiliser des mines antipersonnel, qui tuent et blessent des enfants. J'invite également le gouvernement à garantir que les programmes humanitaires de déminage sont conformes aux normes internationales; que les enfants qui sont victimes de mines reçoivent les soins nécessaires et que des programmes d'éducation aux risques posés par les armes sont en place », a souligné Ban Ki-moon.

« Compte tenu du retrait de la MINURCAT, j'encourage la communauté des donateurs à fournir un appui à l'Équipe spéciale de surveillance et d'information afin de préserver, dans la mesure du possible, un même niveau de suivi et de communication qu'avec la mission de maintien de la paix. J'invite aussi la communauté des donateurs à fournir un appui supplémentaire aux programmes des autorités nationales, organismes, fonds et programmes des Nations Unies et organisations non gouvernementales », a-t-il conclu.