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Wallström réclame une enquête sur des viols à la frontière entre Angola et RDC

Wallström réclame une enquête sur des viols à la frontière entre Angola et RDC

Margot Wallström.
A l'issue d'une récente visite à la frontière entre l'Angola et la République démocratique du Congo (RDC), la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, a réclamé une enquête sur des allégations de viols commis dans cette région.

Mme Wallström s'est rendue dans la région le 6 février. "Mes conclusions suggèrent fortement que la violence sexuelle est systématiquement utilisée contre les femmes et les jeunes filles congolaises dans le cadre d'expulsions de l'Angola vers la RDC", a-t-elle dit dans un communiqué publié vendredi soir. "De nombreuses survivantes avec qui j'ai parlé m'ont confirmé que ces violations se déroulent dans les centres de détention en Angola ainsi que du côté congolais de la frontière."

Ces femmes racontent qu'elles ont été violées par des forces de sécurité en uniforme quand elles ont été expulsées d'Angola. Alors que l'on estime que ces viols sont loin d'être tous signalés, les dirigeants communautaires ont enregistré 182 viols dans sept villages le long de la frontière pour le seul mois de janvier. Une mission d'évaluation de l'ONU a confirmé 1.357 cas de viol dans un seul village au cours d'une période de six à huit mois l'an dernier.

"J'appelle les autorités angolaises et congolaises à enquêter de toute urgence sur ces allégations de viols. J'ai l'intention d'être en contact étroit avec les gouvernements d'Angola et de RDC sur cette question et j'espère qu'ils coopéreront pour trouver une solution à cette grave violation des droits de l'homme", a ajouté Mme Wallström.

Par ailleurs, la Représentante spéciale a salué la réaction rapide des autorités congolaises aux récentes atrocités dans la localité de Fizi, dans l'Est de la RDC.

"L'inculpation hier du lieutenant colonel Mutware Kibibi et de dix autres personnes par le tribunal militaire à Baraka est un signal envoyé aux auteurs de crimes leur indiquant qu'ils n'échapperont pas à la punition par la loi, que toutes les options leur seront fermées et que la justice prévaudra", a-t-elle dit dans un autre communiqué.

Des éléments des forces armées congolaises (FARDC) sont accusés d'être impliqués dans le viol d'au moins 35 femmes dans la localité de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, début janvier. La Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) avait salué la rapidité avec laquelle le gouvernement de RDC avait arrêté 11 soldats des FARDC, dont l'officier en charge des opérations quand ces crimes ont été commis.