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Haïti : l'ONU finance des formations pour combattre la violence

Haïti : l'ONU finance des formations pour combattre la violence

Bidonville en Haïti.
Quelque 120 jeunes de Cap-Haïtien, la deuxième ville d'Haïti, participent actuellement à un programme de formation professionnelle financé par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et qui vise à contribuer à la réduction de la violence communautaire.

Ce projet qui doit durer six mois s'adresse à des jeunes âgés entre 18 et 25 ans et qui résident dans les quartiers réputés à risques de Cap-Haïtien. La MINUSTAH a dépensé environ 200.000 dollars pour financer ce projet.

En plus de permettre à ses bénéficiaires de développer leur compétence et accéder au marché du travail, le programme vise à contribuer au développement du sens du devoir civique et à la culture des règles de vie en communauté.

Les personnes concernées par la formation viennent principalement des quartiers défavorisés comme Cité Lescot, la Violette, Bel Air, la Fossette, Ste Philomène / San Rezon, Vertières, Barriere Bouteilles et le Centre-ville.

« Plusieurs jeunes garçons et jeunes filles de ces quartiers m'interpellent chaque jour. Ils ne demandent qu'une chose : apprendre un métier afin d'être utiles à leur communauté car, face à leurs conditions de vie difficiles, les jeunes qui ne sont pas dotés de formation professionnelle sont vulnérables et exposés à l'exploitation par des artisans de la violence », explique Emmanuel Sannoh, le Coordonnateur régional de la Section Réduction de la violence communautaire de la MINUSTAH.

Depuis le 1er décembre 2010 et jusqu'au 31 mai 2011, des disciplines telles que la construction, l'électricité du bâtiment, la plomberie sanitaire, la mécanique, la couture et la cosmétologie sont enseignées à ces jeunes. Au terme de la formation, chaque bénéficiaire recevra un kit de sortie contenant du matériel professionnel et un diplôme reconnu par les autorités. La MINUSTAH exige que 30% des bénéficiaires soient de sexe féminin.

« Cela me fait vraiment du bien. Mon plus grand souhait est de pouvoir trouver du travail après cette formation », déclare Jocelyn Signé, étudiant en plomberie, qui espère bientôt une amélioration de ses conditions de vie à Cité du Peuple où il habite. « Je n'avais pas de métier. Actuellement, je me forme en électricité. Et cela m'intéresse vraiment », explique pour sa part Rennel Bienvenu, du quartier La Fossette.

De l'avis de l'ingénieur Carl Henri Célestin, qui enseigne les techniques de construction de bâtiment, c'est une ambiance rassurante et des attitudes plutôt positives qui mettent en confiance. « Mes étudiants (une vingtaine) travaillent bien. Je crois qu'après les six mois, ils seront de vrais techniciens », a-t-il fait valoir.

Le Coordonnateur régional de la Section Réduction de la violence communautaire, Emmanuel Sannoh, précise que compte tenu de l'intérêt des jeunes et de la forte demande en formation, une autre session est en préparation à l'intention de 120 autres jeunes. Il est aussi prévu une formation sur les techniques agricoles à l'intention de 100 jeunes.

Plusieurs projets à haute intensité de main-d'œuvre visant à éviter que les gens « ne plongent dans la violence » ont été initiés par la MINUSTAH dans le nord d'Haïti au cours du dernier trimestre 2010. Ils portent notamment sur la construction de canaux d'évacuation d'eau dans les quartiers défavorisés de Goya, Madeline et Petite Anse à Cap-Haïtien ainsi que le reboisement et la conservation de sol du « Morne Dignitaire » à Milot. Ces projets, d'un coût approximatif d'un million de dollars, ont permis la création de plus de 3.650 emplois temporaires au sein des communautés.