Soudan : après le référendum, l'ONU encourage à consolider la paix

Après le vote massif des Sud-Soudanais en faveur de leur indépendance, le Représentant spécial de l'ONU au Soudan, Haile Menkerios, s'est félicité mercredi de la décision du Président soudanais Omar Al-Bachir d'accepter ce résultat et a encouragé les dirigeants du Nord et du Sud à renforcer la paix.

Selon les résultats officiels du référendum annoncés lundi, une majorité écrasante des Sud-Soudanais (98,83%) a voté en faveur de la sécession. « Le jour de l'annonce de ces résultats, le Président Bachir a signé un décret confirmant que son gouvernement acceptait ces résultats comme étant l'expression légitime de la volonté du peuple du Sud-Soudan, montrant ainsi que le gouvernement du Soudan était prêt à reconnaître l'indépendance du Sud-Soudan le 9 juillet 2011, à la fin de la période de transition prévue dans l'Accord de paix global, », a souligné M. Menkerios dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

« Je voudrais saisir cette opportunité pour souligner la signification historique de ces événements. Contre toute attente, le gouvernement national du Soudan a non seulement contribué à l'organisation réussie du référendum d'autodétermination du Sud Soudan, mais le Président Bachir et le Parti national du Congrès ont désormais formellement reconnu la validité et la légitimité de son résultat », a-t-il ajouté.

Le Soudan a connu une longue guerre civile entre le nord et le sud du pays qui a pris fin avec la signature d'un accord de paix en 2005 prévoyant notamment l'organisation d'un référendum d'autodétermination du Sud Soudan.

« Désormais, le Nord et le Sud doivent s'efforcer de consolider la paix et remplir les promesses faites à leurs populations », a déclaré le Représentant spécial. « En un sens, leur travail ne fait que commencer », a-t-il ajouté.

Les deux parties ont fait des progrès dans leurs négociations sur les arrangements post-référendaires entre les deux futurs Etats, a souligné Haile Menkerios. « Elles ont convenu d'un certain nombre de principes concernant l'ouverture des frontières, les relations de bon voisinage, la non interférence dans les affaires de l'autre et la reconnaissance de l'interdépendance économique », a-t-il noté. Dans le domaine de la sécurité, elles ont désormais défini un cadre de non-agression et de coopération militaire et ont décidé d'établir des mécanismes conjoints pour gérer les relations en matière de sécurité, y compris à la frontière commune », a-t-il dit.

S'agissant de la région d'Abyei, le Représentant spécial a salué les deux parties pour leurs efforts afin de prévenir et contenir la violence dans cette zone et s'est félicité de leur récent engagement à résoudre la question du statut d'Abyei d'ici à la fin du mois de mars. Les habitants de la région d'Abyei devaient décider lors d'un référendum séparé s'ils voulaient rejoindre le Nord ou le Sud Soudan. Mais le référendum prévu le 9 janvier n'a pas pu être organisé.

« J'appelle les parties à redoubler d'efforts pour préserver la paix sur le terrain, tout en profitant de l'élan politique dans d'autres régions pour répondre avec succès aux questions qui alimentent le conflit à Abyei », a dit M. Menkerios.

S'agissant de la présence future des Nations Unies, il a souligné que le gouvernement du Sud Soudan a indiqué qu'il souhaitait un appui des Nations Unies en matière de consolidation de la paix, de mise en place des institutions du nouvel Etat et de gestion des frontières. « Pour le Nord, nous sommes en train actuellement de discuter avec les autorités des domaines dans lesquels ils cherchent une coopération future avec les Nations Unies », a-t-il ajouté.

De son côté, à l'issue de la séance, le Conseil de sécurité s'est également félicité, dans une déclaration, de l'annonce des résultats du référendum et a salué la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) pour sa contribution au processus.

Le Conseil a appelé tous les Etats membres à respecter les résultats de ce référendum et a dit attendre avec impatience d'accueillir un Sud Soudan indépendant comme nouveau membre de la communauté internationale après le 9 juillet.

Les membres du Conseil ont enfin encouragé le Nord et le Sud Soudan à arriver rapidement à un accord sur la zone d'Abyei et à s'efforcer de promouvoir le calme.

S'agissant du Darfour, le Conseil a réitéré sa profonde inquiétude concernant la recrudescence de la violence et de l'insécurité.