L'actualité mondiale Un regard humain

L'ONU discute des moyens de réduire les risques de catastrophes naturelles

L'ONU discute des moyens de réduire les risques de catastrophes naturelles

media:entermedia_image:a230c7f3-6105-462a-b311-b4a28e59f19e
En ouverture d'un débat informel de l'Assemblée générale sur la réduction des risques, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé mercredi que l'an dernier plus d'un quart de million de personnes ont été tuées par des catastrophes, montrant "qu'aucun pays ou ville, riche ou pauvre, n'est à l'abri".

« L'année dernière, plus d'un quart de million de personnes ont été tuées par des catastrophes. Des tremblements de terre en Haïti, au Chili et en Chine, aux inondations au Pakistan et en Europe, en passant par les incendies en Russie et les cyclones aux États-Unis et en Asie. Ils montrent qu'aucun pays ou ville -riche ou pauvre- n'est à l'abri des catastrophes », a rappelé mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en ouverture d'un débat informel de l'Assemblée générale sur la réduction des risques.

Devant les Etats membres, il a souligné que « trop souvent, les pays pauvres souffrent de manière disproportionnée » de ces catastrophes naturelles, avant d'être ensuite confrontés aux plus grandes difficultés pour reconstruire.

Pour Ban Ki-moon, tous ces décès dus aux catastrophes naturelles « auraient pu être évités ». « Des vies peuvent être sauvées en se préparant, en construisant des écoles, des maisons, des hôpitaux, des villes qui résistent à ces aléas », a-t-il insisté, avant de souligner que la réduction des risques prendrait à l'avenir « une place de plus en plus importante », car « les changements climatiques et les évènements météorologiques extrêmes deviendront plus fréquents et plus intenses ».

Le Secrétaire général a noté que les pays qui intégraient le plus la réduction des risques dans leurs politiques de développement étaient les mieux placés pour résister et conserver les gains engrangés dans leur développement, à l'instar de l'Australie qui n'a connu que des pertes limitées après le passage de l'ouragan Yasi début février, pourtant l'un des plus violents que ce pays ait affronté.

« Nous devons apprendre de ces villes et pays qui nous ont montré comment réduire les risques », a-t-il déclaré, mettant en avant les initiatives de l'ONU à cette fin, notamment la campagne mondiale de réduction des risques dans les métropoles. Baptisée « Rendre ma ville résiliente », elle rassemble déjà 600 villes de la planète, qui se sont engagées sur 10 critères de résilience.

« Plus les gouvernements, les agences onusiennes, les organisations, le secteur privé et la société civile comprennent les risques et la vulnérabilité, mieux ils seront équipés pour faire face aux catastrophes quand elles frappent – et elles frapperont très certainement », a déclaré Ban Ki-moon, saluant l'organisation de ce débat informel.

De son côté, le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss, a lui aussi estimé que la réduction des risques de catastrophes était « cruciale pour consolider les avancées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».

Comme Ban Ki-moon, il a souligné que « dans les pays en développement, où les infrastructures sont rares et les capacités de réaction faibles, ce sont des années, voire des décennies de développement économique qui sont subitement anéanties, perpétuant le cycle du sous-développement, de la pauvreté et du manque d'autonomie ».

Estimant que « la réduction de la vulnérabilité » devait figurer « en tête des priorités de la communauté internationale », Joseph Deiss s'est félicité de « la progression de la mise en œuvre aux niveaux national, régional et global du Cadre d'Action de Hyogo ».

Adopté en 2005 à Hyogo, région japonaise dont la principale ville, Kobe, a été frappée par un dramatique séisme en 1995, c'est aujourd'hui le principal instrument de réduction des risques de la communauté internationale. Mis en œuvre par la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ONU-SIPC), la plateforme mondiale de l'ONU dans ce domaine, il fixe des priorités, des principes directeurs et offre des moyens pratiques aux nations et collectivités vulnérables de renforcer leur résilience.

Pour le président de l'Assemblée générale, des efforts supplémentaires doivent toutefois être déployés pour que « l'urbanisation rapide, conjuguée à la dégradation des écosystèmes et à la faiblesses des infrastructures » cesse « d'accroître la vulnérabilité des communautés ».

« Notre objectif, avec ce débat thématique, est de stimuler encore davantage la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la réduction des risques de catastrophes », a conclu Joseph Deiss.